Partant du constat que "les régimes existants de savoir et de pouvoir au nom desquels nous sommes gouvernés sont, essentiellement, des régimes de contraintes, de dettes, de finitudes ; des régimes où prospèrent l’obsession apocalyptique, la disqualification systématique de ce qui pourrait être, de ce qui devrait être, de ce qui serait", C. de Toledo, A. Imhoff, K. Quiros ont entrepris de formuler ce qui manque à ce monde : moins un peuple qu'un "principe d’expansion". Leur essai récemment paru aux éd. Manuella sous le titre Les potentiels du temps et le sous-titre Art et politique, cherche à établir ce "principe d'expansion", à toutes les échelles des existences, individuelles comme collectives, pour structurer l’espoir, lui donner des raisons, des formes et des forces. Une "pensée potentielle" qui voudrait répondre aux temps obscurs, à ce long hiver des premières années du vingt-et-unième siècle : quelles éthiques, quelles lois, quels modes d’existence, sont déjà à l’œuvre, potentiellement, dans notre présent ? En leur donnant voix, l'essai C. de Toledo, A. Imhoff, K. Quiros "contribue à l’effort commun pour affirmer des possibles, des avenirs possibles, pour transformer nos modes d’existence, d’habitation, de gouvernement".