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Popular Music et migration / e migrazione / y migración : 1990-2015 (Innsbruck, Autriche)

Popular Music et migration / e migrazione / y migración : 1990-2015 (Innsbruck, Autriche)

Publié le par Marc Escola (Source : Gerhild Fuchs)

Popular Music et migration / e migrazione / y migración : 1990-2015

Institut fuer Romanistik, Universität Innsbruck

Même si l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) souligne que le mouvement migratoire actuel en provenance de la Syrie est le mouvement d’exode le plus important d’une même zone de conflit depuis une génération, il n’empêche que depuis les années 1990 toute une série de migrations ont touché sur le vif les pays de la Méditerranée. Elles furent déclenchées, entre autres, par les guerres de la Yougoslavie et les guerres civiles au Rwanda et en Algérie dans les années 1990, par la guerre civile (toujours en cours) en Somalie, mais aussi par le taux élevé de chômage et par l’absence de perspectives qui règne dans beaucoup de pays africains. Depuis longtemps, Ceuta et Melilla sont devenues synonymes du régime frontalier problématique de l’Union européenne, la Mer Méditerranée est devenue le lieu de passages risqués voire mortels, et les plantations de fraises d’Almería ainsi que les orangeraies de la Calabre sont aujourd’hui le symbole vivant d’une économie qui tire ses profits de l’illégalité.

C’est aussi depuis les années 1990 au plus tard que des textes littéraires[i], des films[ii] ainsi que des chansons ‘réagissent’ à ces mouvements migratoires en réfléchissant sur leurs causes et en thématisant des scénarios de rencontre et de conflit culturels. Ils remettent en cause des frontières et esquissent de nouvelles perspectives pour une société européenne de migration qui est en train de se transformer radicalement. Mais alors qu’on dispose d’études pertinentes à propos des productions littéraires et filmiques portant sur la migration,[iii] la recherche en langues et littératures romanes s’est à peine intéressée, jusqu’à présent, à la façon dont la problématique migratoire fait son entrée dans la musique populaire à texte. Le colloque « Popular Music et migration / e migrazione / y migración : 1990-2015 » a pour but de tenir compte de ce déficit et d’étudier la présence de la question migratoire au sein des genres et des styles les plus divers de la musique populaire des pays de langues romanes (de la chanson ‘auteur-compositeur-interprète’ au tube, de la musique à texte du cinéma et de la télévision à la comédie musicale, du rock, pop, punk ou rap aux musiques du monde). Dans ce contexte, il importe de souligner que nous suivons Ch. Jost lorsque nous définissons « musique populaire » comme « l’ensemble de pratiques musico-culturelles, dont les origines remontent aux sociétés bourgeoises (et aux centres urbains) du 19ème siècle et dont l’évolution a été sensiblement influencée par les pratiques médiales de la communication de masse ».[iv] Dans les langues romanes, le terme anglais Popular Music semble le plus approprié pour représenter de façon claire et non équivoque le spectre de phénomènes musicaux impliqués.[v]

Le colloque, qui se tiendra à l’Université d’Innsbruck du 5 au 7 avril 2017, sera l’occasion pour démontrer comment certains aspects des mouvements migratoires de nos jours se reflètent dans des œuvres individuelles représentatives (chansons, albums, clips musicaux, comédies musicales), dans des tendances, des styles, des genres, etc., de la Popular Music ainsi que dans l’œuvre de certains interprètes, paroliers et/ou compositeurs. Le colloque est ouvert à une grande variété d’approches méthodologiques[vi] ; des contributions musicologiques ou musico-sociologiques sont également les bienvenues.

Nous vous invitons à faire parvenir des propositions de communication (env. 1500 signes) en français, en italien ou en espagnol à gerhild.fuchs@uibk.ac.at.

La date limite est le 15 septembre 2016.

 

[i]     Par exemple Cannibales de Mahi Binebine, Madre piccola de Cristina Ali Farah ou La mirada del hombre oscuro de Ignacio del Moral.

[ii]     Par exemple 14 kilómetros de Gerardo Olivares, Eden à l’Ouest de Costa-Gavras ou Terraferma d’Emanuele Crialese.

[iii]    Pour les pays de langues romanes, citons à titre d’exemple les études suivantes : Irene Andres-Suarez/Marco Kunz/Ines d’Ors, La inmigración en la literatura española contemporánea, Madrid 2002 ; Armando Gnisci (éd.), Nuovo planetario italiano : Geografia e antologia della letteratura della migrazione in Italia e in Europa, Troina 2005 (Rome 1998); Najib Redouane, Clandestins dans le texte maghrébin, Paris 2008 ; Verena Berger/Miya Komori, Polyglot Cinema : Migration and Transcultural Narration in France, Italy, Portugal and Spain, Vienne 2010 ; Daniela Berghahn/ Claudia Sternberg (éds.), European Cinema in Motion : Migrant and Diasporic Film in Contemporary Europe, Basingstoke 2010 ; Catherine Mazauric, Mobilités d’Afrique en Europe. Récits et figures de l’aventure, Paris 2012 ; Sabine Schrader/Daniel Winkler (éds.), The Cinemas of Italian Migration : European and Transatlantic Narratives, Cambridge 2013.

[iv]    Christofer Jost, „Zwischen den Stühlen. Populäre Musik im Schnittfeld von Musikanalyse und Kulturanalyse – Bestandsaufnahme und Ausblick“, dans : Marcus S. Kleiner/Michael Rappe (éds.), Methoden der Populärkulturforschung. Interdisziplinäre Perspektiven auf Film, Fernsehen, Musik, Internet und Computerspiele, Berlin 2012, p. 211-245 (ici : p. 212).

[v]     Voir aussi la définition suivante sur le site italien de l’International Association for the Study of Popular Music (IASPM) : “La popular music non è uno stile musicale, ma una galassia di musiche comprendente un vasto insieme di stili e generi circolanti attraverso i media e fruiti da un pubblico di massa. Ciò vuol dire ad esempio rock, pop, punk, rap e canzone d’autore, ma anche world music, musica per cinema e televisione, e persino musiche ‘classiche’ ed ‘etniche’ riciclate dal sistema dei media.” (http://www.iaspmitalia.net/cose-la-iaspm/)

[vi]    Selon Kleiner, les approches herméneutiques, praxéologiques, performatives et relatives aux sciences de la culture et des médias et à l'analyse du discours ont une importance accrue dans le contexte de la culture populaire de masse. Voir Marcus S. Kleiner, „Die Methodendebatte als ‚blinder Fleck‘ der Populär- und Popkulturforschungen“, dans : Marcus S. Kleiner/Michael Rappe (éds.), Methoden der Populärkultur­forschung. Interdisziplinäre Perspektiven auf Film, Fernsehen, Musik, Internet und Computerspiele, Berlin 2012, p. 11-42 (ici : p. 21-22).

Comité d‘organisation :

A.Univ.-Prof. Dr. Gerhild Fuchs
Univ.-Prof. Dr. Ursula Mathis-Moser

Univ.-Prof. Dr. Birgit Mertz-Baumgartner

Institut für Romanistik, Leopold-Franzens-Universität
Innrain 52, A-6020 Innsbruck
Tel.: 0043-512-507-4218/4208/4217

http://www.uibk.ac.at/romanistik/institut/textmusik-in-der-romania/