Lié à F. Ponge par une fervente admiration et une longue amitié, Ph. Jaccotet a consacré à l'auteur du Parti-pris des choses plusieurs essais que les éditions Le Bruit du temps viennent de réunir opportunément sous le titre Ponge, pâturages, prairies. On peut notamment y retrouver un texte écrit au lendemain de la disparition de Ponge (1988) pour relater la cérémonie au cimetière de Nîmes, étonnamment modeste pour un écrivain si glorieux. Jaccottet y est frappé par la lecture, au cours de l’office religieux, d’un psaume de David, « L’éternel est mon berger, il me conduit dans de verts pâturages », et d’un poème de Ponge, Le Pré, qui semblent se répondre à travers les siècles. Profonde occasion de s’interroger sur le devenir de la parole poétique. Un autre texte, resté longtemps inédit, approfondit la réflexion sur ce qui le sépare de Ponge, admirateur de Malherbe et hostile à toute ouverture vers vers l’invisible et "l'énigme du pur".