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Politique de l'écriture au Québec

Politique de l'écriture au Québec

"Politique de l'écriture au Québec"
Colloque de l'Association étudiante du doctorat en Études littéraires, de l'UQAM

« L'époque que nous sommes en train de vivre est celle où il devient pour la première fois possible pour les hommes de faire l'expérience de leur essence linguistique même - non pas de tel ou tel contenu du langage, de telle ou telle proposition vraie, mais du fait même que l'on parle [...] La politique est l'exhibition d'une médialité, elle rend visible un moyen en tant que tel. »Cette définition du politique de Giorgio Agamben (Moyens sans fins, 1995) survient au moment même de la faillite du concept d'État-nation.  Elle survient alors que le pire peut encore donner place à une expérience, celle du langage, permettant de relancer l'histoire.  Cette dimension proprement éthique du politique, c'est aussi l'expérience de l'écriture.  De l'écriture en tant qu'elle use de formes, c'est-à-dire d'une énonciation en quête perpétuelle de figures permettant de déjouer ce qui s'exerce à l'intérieur de la langue, qui est aussi bien la bêtise des idées reçues que le pouvoir aliénant d'une certainepolitique.  L'exercice de la littérature, en somme.

Il semble que la littérature québécoise, par son histoire particulière, permette de penser une telle définition du politique.  Une littérature qui a ceci de particulier qu'elle se fonde en grande partie sur le problème de la langue.  Une littérature non pas fondée sur les notions de territoire, de peuple ou de pays, pas même sur son absence, mais sur une langue précaire à préserver, voire à inventer.  Une langue marquée de nombreux trous de mémoire et par l'insuffisancede l'histoire qui font de cette littérature aussi bien le lieu d'une constante création de sens, que celui d'une écriture travaillée par l'envers de cette fuite dans l'imaginaire.  Une écriture de la négativité.  Par-delà le nationalisme romantique de la terre et la faillite de l'idée d'indépendance, ne peut-on tenter de définir une politique de l'écriture - qui ne se confond avec aucune « politique linguistique » - dont on trouverait les éléments tout au longde l'histoire de la littérature québécoise?  Quelle serait cette politique si elle exclut aussi bien l'idée territoriale que celle de l'ethnicité?  Une expérience du langage est-elle possible sans finalité et quelles voies ouvre-t-elle à l'imaginaire?  Voilà les problèmes que nous aimerions examiner à la faveur des travaux actuels sur la littérature québécoise.  Problèmes qui ne sauraient se poser sans la notion d'écriture, centrale pour toute l'histoirecritique de cette littérature.

Le colloque Politique de l'écriture au Québec se tiendra à l'Université du Québec à Montréal, le 4 octobre 2002.  Il s'adresse exclusivement aux étudiant(e)s de niveau doctoral ou postdoctoral, qui pourront présenter une communication d'une durée de vingt minutes. Veuillez envoyer votre proposition, d'environ une demi-page, au plus tard le 2 juillet, à l'adresse électronique suivante :
aedel_uqam@hotmail.com, ou au Département d'études littéraires del'UQAM :
Association étudiante du doctorat en Études littéraires
Département d'études littéraires, J-4205
Pavillon Judith-Jasmin
405, rue Sainte-Catherine Est

Informations : aedel_uqam@hotmail.com ou inkelsteph@hotmail.com

  • Adresse :
    Université du Québec à Montréal