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Poésie et scène contemporaine

Poésie et scène contemporaine

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Florence Fix)

Poésie et scène contemporaine

 Appel à communications pour ouvrage collectif

Poésie et scène, première partie – propositions à envoyer à Peter Schnyder et à Brigitte Denker-Bercoff -

 

Mallarmé compose « Hérodiade » et « L'Après-midi d'un Faune » pour le théâtre, ils ne seront jamais joués. Plume de Michaux ne cesse d'y être monté. Mais Plume reste les tribulations d'un personnage : on imagine la scène. En revanche, dans Comment une figue de paroles et pourquoi, de Ponge, somme des brouillons d'un poème, « La Figue », on n'imagine guère la scène ; le texte a pourtant été mis en scène (Compagnie Irakli).

Cette première partie cherchera à examiner les rapports contemporains de la poésie et de la scène :

 

1. Que devient le texte poétique sur scène?

Le poème au théâtre : présente-t-il comme le point d'aboutissement d'un théâtre défait de ses intrigues et de ses personnages ? Le poème au théâtre réalise-t-il le rêve du théâtre ? Si la tentation d'une représentation de la virtualité, qui prenne appui sur le silence, émerge autour de Mallarmé et de Maeterlinck, a-t-elle encore une postérité aujourd'hui ?

Le poème lu ou parlé : lorsque la mise en scène est minimale et consiste en une lecture ou une déclamation, le poème y trouve-t-il sa raison d'être ?

La faveur des programmes ou des festivals de poésie et leur nombre toujours plus grand (non seulement les manifestations du « Printemps des poètes », mais aussi parmi d'autres : « La Scène poétique » à Lyon, « Les Voix de la Méditerranée » à Lodève, « Samedi Poésie Dimanche Aussi » à Bazoches du Morvan) renverraient-ils à une poésie destinée à la scène plus qu'à la lecture silencieuse et privée ?

Le succès du Slam (Grand Corps malade) intègre la poésie sur scène à d'autres arts scéniques, danse, chant, théâtre d'improvisation (« Ca Peut Chémar ») sur le modèle du cabaret. Y a-t-il clivage entre ces différentes pratiques de la poésie en scène ? Que disent-elles de la poésie aujourd'hui ?

 

2. L'écriture poétique est-elle une scène ?

Ces renouveaux font-ils du poème une scène pour la langue parlée ? Quels sont aujourd'hui les rapports entre poésie et oralité ?

Le poème présuppose-t-il une scène intérieure, fictive, d'adresse à un destinataire, selon la posture lyrique ?

Le poème est-il une mise en scène de l'écriture, au sens où il la ferait voir en train d'advenir (à rapprocher de la fonction poétique chez Jakobson) ?

Ces quelques pistes théoriques, non exclusives, chercheront à situer les ambivalences génériques entre poésie et théâtre, c'est-à-dire les lieux où ils sont le mieux à même d'être pensés. Les propositions peuvent porter sur la poésie française ou étrangère.

 

Brigitte Denker-Bercoff

MCF Littérature française

Université de Bourgogne

bdbercoff@gmail.com

 

Peter Schnyder

PR Littératures comparées

Université de Haute-Alsace

p_Schnyder@bluewin.ch

 

 

Scènes poétiques, deuxième partie – propositions à envoyer à Florence Fix et à Frédérique Toudoire-Surlapierre

La tentation du « poétique » dans le théâtre contemporain et sa critique

Cette seconde partie entend interroger ce que « poésie » et « poétique » désignent sur les scènes d’aujourd’hui.

critique : Le terme de « poétique » apparaît souvent être face au théâtre vivant le dernier mot d’une critique en mal de présence d’esprit adjectivale pour décrire la réception de performances visuellement impressionnantes présentant peu ou pas de texte (Cirque du soleil), ou un texte en novlangue (Novarina), enfin une représentation jouant avec les mots ou leurs sonorités (Deschamps/Makeïeff). Le poétique serait-il un contour du scénique ? (plutôt qu’une limite, car la notion de « tentation de littérature » comme borne arrêtant le théâtre est dépassée, semble-t-il). N’y aurait-il poétique que « du manque » au théâtre ? (Arnaud Rykner)

 

écriture : rares sont aujourd’hui les dramaturges vivants se réclamant d’une inspiration venue d’un poète, alors qu’ils font constamment référence à des peintres (Malevitch, Matisse), ou sont eux-mêmes plasticiens (Fabre, Novarina). Cette émancipation d’une source identifiable n’implique pas pour autant un refus de la poésie. Celle-ci semble se loger dans le silence plus que dans le texte : « poétique » se trouve convoqué pour des pantomimes, des passages dansés, des montages vidéo, l’utilisation de marionnettes. Poétique du silence, donc ?

 

Expression du corps : il semble important de penser le poétique contemporain comme une façon de travailler le corps, muet, entravé, nu, difforme etc. et souvent lié à une mise en musique sans texte parlé (le travail d’Anne Teresa De Keersmaeker sur la poésie médiévale dans En atendant).

 

Relation à la mémoire : se trouvera proposé enfin comme « poétique » ce qui, sous une forme souvent ludique (Comment j’ai mangé du chien de Grichkovets) ou plus mélancolique ressort d’une réflexion sur l’oubli, remettant parfois sur scène des propositions volontairement un peu désuètes (travaux des Thierrée : cirque imaginaire, cirque invisible, compagnie du hanneton).

 

Les propositions portant sur le cirque, les performances dansées, le théâtre vivant sont particulièrement bienvenues pour penser une « poésie sur scène » aujourd’hui, que l’on tiendra à ne pas réduire à une lecture devant public de textes d’un poète (ce à quoi reviennent souvent les manifestations de promotion ou d’animation de la poésie), mais à élargir aux diverses et plus toniques acceptions du terme « poétique ».

 

Florence Fix

Pr Littératures et arts de la modernité

Université de Lorraine

florence@jfix.com

 

Frédérique Toudoire-Surlapierre

Pr Littératures comparées

Université de Haute-Alsace

frederique.toudoire@free.fr

 

Les propositions d’une demi-page environ accompagnées d’une brève présentation de l’auteur sont à envoyer par courrier électronique pour le 15 juillet 2012

Sur acceptation des propositions, les articles de 30 000 signes, notes et espaces compris, devront être remis par courrier électronique pour le 15 janvier 2013.