Essai
Nouvelle parution
Ph. St-Germain, L'imaginaire de la greffe. Le même et l'autre dans la peau

Ph. St-Germain, L'imaginaire de la greffe. Le même et l'autre dans la peau

Publié le par Marc Escola (Source : Editions Liber)

Référence bibliographique : Philippe St-Germain, L'imaginaire de la greffe. Le même et l'autre dans la peau, Liber, 2015. EAN13 : 9782895784814.

 

La greffe dont il est question ici est celle dont parle la culture relayée par des œuvres d’imagination. Philippe St-Germain propose une réflexion polyvalente sur la greffe, celle dont parle la culture – littéraire et cinématographique – et ses œuvres d’imagination, comme Frankenstein de Mary Shelley, L’île du docteur Moreau de H. G. Wells ou encore La piel que habito de Pedro Almodóvar et les films de David Cronenberg. Entre la tentation prométhéenne du nouvel homme grâce à des greffes qui tentent de déjouer l’ordre imposé par la nature et la chirurgie réparatrice qui règle un dysfonctionnement, ou encore la chirurgie esthétique, la greffe entretient un rapport complexe et ambigu avec la normalité.

À la croisée de la philosophie, de la sociologie, de l’anthropologie et de la psychologie, Philippe St-Germain soumet à l’examen un phénomène qui fascine et inquiète tout à la fois. À l’époque du post-humanisme, où la médecine procède à des greffes de manière routinière en s’affranchissant parfois des valeurs éthiques, ce livre nous invite à nous interroger sur ce que nous sommes, sur notre identité. 

"Cet ouvrage se situe à l’intersection de trois axes de réflexion qui me    semblent finalement se compléter.  Le premier est celui défini par les divers        ouvrages de Gaston Bachelard ayant développé ce qu’on a coutume d’appeler une « poétique de l’imagination » et de la rêverie. [...] Certains chapitres sont alimentés par des recherches socio-anthropologiques consacrées au corps en tant que support d’un véritable travail identitaire.  Ces travaux – partiellement tributaires d’un article crucial de Marcel Mauss sur « Les techniques du corps » (1934) – mettent en lumière le caractère malléable et modifiable du corps dans la société contemporaine ; ce corps n’est plus seulement donné et reçu tel quel, mais rendu disponible aux supplices, aux remaniements.  [...] Enfin, s’ajoutent les recherches qui ont pris explicitement la maladie comme objet d’étude en s’intéressant aux discours que l’on tient sur elle.  La maladie comme métaphore (1979) de Susan Sontag est ici un bon exemple. »