Questions de société

"PES : prime et châtiments" - Newsletter de SLU n°32 (07/10/11)

Publié le par Bérenger Boulay

PES : prime et châtiments - Newsletter n°32 (7 octobre 2011)

 

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5009

 

Depuis 2007, les chercheurs et les enseignants-chercheurs ont été confrontés à de nombreuses réformes qui ont mis en cause les principes de collégialité dans l’exercice de leurs métiers, que ce soit à propos du gouvernement des universités (avec les formes multiples d’affaiblissement des CEVU et CS au profit des CA et des présidents), du financement de la recherche (avec la baisse constante des crédits récurrents, la hausse vertigineuse du Crédit Impôt Recherche et le développement continu de l’ANR), d’une évaluation quantitative (avec le fonctionnement de l’AERES et les absurdités de la bibliométrie), de l’instauration d’inégalités structurantes entre les équipes et les établissements. SLU a contribué, avec d’autres, à faire apparaître les logiques de fond qui sous-tendent ces réformes derrière les incohérences de leur mise en place. Nous avons ainsi montré en quoi la politique d’« excellence » prônée par le ministère s’inscrit dans cette restructuration en profondeur et en quoi elle est incompatible avec les fondements mêmes de nos métiers.

C’est dans cette optique que SLU a choisi d’apporter son soutien aux manifestations d’opposition suscitées par la mise en place de la PES (ou prime d’excellence scientifique – voir, par exemple).

Il nous a semblé utile d’expliciter les motifs qui doivent, selon nous, conduire l’ensemble de la communauté universitaire et de recherche à rejeter la PES. Emblème de la politique d’« excellence » mise en place par le MESR, celle-ci est, avant tout, une application de la RGPP (Révision générale des politiques publiques) à la carrière des enseignants-chercheurs, dont il faut identifier les conséquences à court ou moyen terme dans les universités (I). Si l’analyse des effets de la PES a été, en partie, menée à bien pour les chercheurs, au CNRS et à l’INRA notamment, et amorcée pour les enseignants-chercheurs, son impact au sein des universités doit être mesuré en termes de modulation de service et, plus généralement, d’imposition d’une gestion managériale des « ressources humaines » : de fait, elle entraînera très rapidement une tension et une dissociation entre les deux dimensions organiquement liées de la fonction d’enseignant-chercheur, telles que définies d’ailleurs par leur statut (II).

Nous pensons, à SLU, qu’il est très important qu’une autre politique permette de réintroduire un équilibre entre nos activités de recherche et nos activités d’enseignement, au bénéfice de tous et selon des modalités fondamentalement en rupture avec le dispositif actuel (III).

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