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Appels à contributions
Perec / Roubaud (Poitiers)

Perec / Roubaud (Poitiers)

Publié le par Marc Escola (Source : D. Moncond'huy)

Perec / Roubaud

Journée d’étude organisée par Paula Klein et Dominique Moncond’huy

dans le cadre de l’ANR DIFDEPO

Université de Poitiers, 19 mai 2014

 

Jacques Roubaud et Georges Perec, enfants des années 1930, avaient déjà publié lorsqu’ils entrèrent, presque en même temps, à l’Oulipo. Ils furent les premiers de ce qui allait en être la deuxième génération (avec ensuite M. Bénabou, I. Calvino, L. Etienne, P. Fournel, H. Mathews, M. Métail) et l’on sait combien ils allaient marquer la vie et l’histoire du groupe, et par la mise en œuvre ou l’invention de contraintes, et par la réalisation de « chefs-d’œuvre » exemplaires (La Disparition et La Vie mode d’emploi par exemple), et par leur contribution à la vie collective.

Leurs affinités intellectuelles (en dépit d’origines et de parcours personnels très différents), le croisement de leurs réflexions et de leurs pratiques sont connus. On voudrait plutôt attirer l’attention et susciter la réflexion sur d’autres aspects susceptibles d’éclairer leur proximité – et pour ce faire, on peut s’inspirer des « Notes sur ce que je cherche » (1978) où Perec évoque quatre grands champs d’intérêt autour desquels se développent ses préoccupations et se structure son œuvre :

-  la dimension autobiographique (ou autofictionnelle, dirait-on aujourd’hui), qui découle fortement de drames personnels auxquels chacun d’eux décide de répondre par l’écriture et par une vie structurée par un ou des projets de nature littéraire ;

- l’exploration du quotidien (L’infra-ordinaire, Je suis né, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien chez Perec ; Tokyo-infraordinaire, mais aussi, de manière plus générale, l’attention portée aux gestes les plus quotidiens de l’existence, le désir d’une écriture qui se fasse toujours au présent (Mono no aware) ou encore, sur un autre mode, ‘Le grand incendie de Londres’ chez Roubaud) ;

- leurs contributions à l’Oulipo, leurs positions à l’égard des contraintes etc.

- le goût du romanesque chez Perec, le primat de la poésie chez Roubaud, écart décisif qui n’empêche cependant pas que leurs préoccupations se rencontrent.

Au delà de ce cadrage dont Perec disait lui-même le caractère schématique et les incessantes intrications entre les approches, on pourra donc réfléchir notamment à la manière dont Perec et Roubaud ont conçu et mis en œuvre la notion de projet (programme d’écriture et structure pour la vie à venir), à l’écriture de caractère (pseudo-)autobiographique, à la question de l’écriture de la mémoire (personnelle, générationnelle) et à son rapport à l’Histoire – ou encore se pencher sur l’ouverture de La Disparition ou sur le livre sur le go…

Quoi qu’il en soit, les communications veilleront à toujours confronter les deux auteurs.

La journée d’étude, complétée d’entretiens et d’autres textes, donnera lieu à un numéro spécial des Cahiers Roubaud en ligne (à l’automne 2015).

Les propositions (de communication à la journée d’étude ou d’article pour en enrichir les actes) sont à adresser avant le 13 avril 2015 à P. Klein (paula.klein@univ-poitiers.fr) et à D. Moncond’huy (dominique.moncondhuy@univ-poitiers.fr). Les réponses seront communiquées dans les jours qui suivront.