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Penser les matières du corps. L'organique dans tous ses états

Penser les matières du corps. L'organique dans tous ses états

Publié le par Marielle Macé (Source : Melina BALCAZAR MORENO)

Penser les matières du corps. L'organique

dans tous ses états

 

 

Colloque international

2-3 avril 2009

Université Sorbonne-Nouvelle - Paris III

 

Organisé par Melina Balcázar et

Sarah-Anaïs Crevier Goulet

 

avec le soutien du Centre de Recherches en Études féminines et de genres

dirigé par Mireille Calle-Gruber

et l'UMR 7171 « Écritures de la modernité »

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Qu'est-ce qu'avoir un corps ? Est-il possible de rendre compte d'une expérience corporelle subjective par le biais du langage ? Comment aborder la matérialité de ce qui s'offre à voir, à toucher, mais aussi à entendre ? Peut-on dire que la pensée s'ancre dans l'organique ? Peut-on penser une autre cartographie des organes, repenser l'organisation du corps voire de toute substance par le biais d'une réflexion sur la matérialité ? C'est à partir de ces différentes questions à caractère théorique que nous souhaitons travailler dans le cadre de ce colloque, en confrontant les disciplines littéraire et artistique avec les sciences humaines. En provoquant cette rencontre entre philosophie, psychanalyse, anthropologie, arts visuels, arts de la scène et littérature, non seulement aimerions-nous démontrer qu'un dialogue pluridisciplinaire autour de tels enjeux de réflexion est souhaitable, mais aussi qu'il y a bel et bien des rapports, des interactions entre la question du corps telle que nous la posons c'est-à-dire comme matière, et les enjeux respectifs des disciplines que nous convoquons.

Il serait intéressant d'aborder notamment la problématique du corps-matière en rapport avec la question de la visibilité qui paraît essentielle dans ce contexte : l'on pourra se demander, entre autres, si la matière constitue par définition ce qui est visible et/ou ce qui est voyant. La question de la différence sexuelle pourra en outre être posée en regard de la corporéité et ses multiples formes, ce qui obligera à faire appel à une topologie du corps. La problématique du corps animal, végétal, minéral, machinisé, etc. mérite également d'être analysée au croisement de la question de l'altérité, et c'est sans oublier le statut de la greffe et de la prothèse dont on ne pourra ici faire l'économie. Enfin, le corps dans sa consistance signifiante requerra notre attention en ce qui concerne les divers rapports entre lettre et corps, littéralité et corporéité, écriture/ vocalisation et corps.

Plus généralement, en tenant compte des réflexions qui ont pensé le corps se déchiffrant comme texte, qui l'ont appréhendé sur le mode de la trace, de l'inscription et de l'empreinte, nous voudrions proposer, donc, une nouvelle approche du corps, qui ferait place au signe, au geste, à la répétition, à l'action performative, au mouvement, à la théâtralité, etc., et ainsi compléterait l'approche du corps comme trace. Il s'agirait pour nous de comprendre comment la littérature et les arts produisent des corps qui ne renvoient pas seulement à des corps déjà là, déjà constitués, mais aussi à des corps littéralement autres, et montrer comment à la suite les sciences humaines sont appelées à produire de nouveaux savoirs sur les corps. C'est donc dans cet écartèlement entre pensée, matérialité, corps et altérité que nous vous invitons à travailler en vue de ces deux journées de colloque auxquelles nous serions heureuses de vous voir.