Penser le Ciel à l’Âge Classique
Séminaire de recherche organisé par
Maria Susana Seguin
IRCL – Institut de Recherche sur la Renaissance,
l’Âge Classique et les Lumières – UMR 5186 du CNRS
Université Paul-Valéry Montpellier III
Route de Mende
34199 – Montpellier cedex 5
Les imbrications du savoir et du discours astronomique dépassent de beaucoup, à l’Âge Classique, les effets de la célèbre « révolution copernicienne ». En effet, l’éclatement du Cosmos des Anciens entraîne non seulement le renouvellement profond de la discipline, mais aussi de nouveaux modèles d’élaboration et de diffusion du savoir, dont les conséquences se font sentir dans des domaines très divers. Ce séminaire, première phase d’un projet de recherche à plus long terme engageant plusieurs universités françaises et étrangères, se propose d’explorer de façon transdisciplinaire quelques-uns des liens que tisse le discours astronomique avec l’Histoire, la Philosophie et la Littérature, et qui permettent d’éclairer des domaines du savoir encore peu connus :
« Penser le ciel » à l’Âge Classique, c’est expliquer des phénomènes « sublunaires » (changements climatiques, tempêtes, orages et autres catastrophes), dont l’interprétation permet non seulement la délimitation de champs disciplinaires en formation, mais aussi l’analyse d’une nouvelle manière d’appréhender la Nature dans sa relation à l’Homme et au Créateur.
« Penser le Ciel », c’est penser l’Histoire humaine, à travers une notion commune, celle du Temps. Astronomie, Astrologie et Histoire constituent souvent des disciplines parallèles et complémentaires, dont les relations méritent d’être précisées, les données astronomiques permettant non seulement d’étudier la mécanique céleste, mais aussi de s’interroger sur le sens des phénomènes célestes, sur les rapports entre le Ciel et la terre, sur les secrets de l’Histoire, du passé de l’humanité et de son futur, des destinées collectives et individuelles.
« Penser le ciel » suppose enfin l’élaboration d’un discours de savoir propre à la discipline, mais qui utilise également le langage vernaculaire : Y a-t-il une (des) rhétorique(s) propre(s) à l’astronomie ? Peut-on observer une forme de complémentarité entre le langage vernaculaire et le langage mathématique ? Ce rapport peut être différent lorsqu’il s’agit de l’élaboration d’un savoir nouveau et lorsque le discours se prétend strictement « démonstratif ». Bref, la rhétorique du discours scientifique pose alors la question de l’existence d’une poétique du discours astronomique.
Programme
Jeudi 17 janvier 2008
14 h – 16 h
« Les météores »
M. René Favier
Université de Grenoble II
« Penser le changement climatique au XVIIIe siècle »
M. Grégory Quenet
Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
« Construire une base de données de météores historiques »
Jeudi 21 février 2008
14 h – 16 h
« Astronomie et Philosophie »
M. Jean-Pierre Cléro
Université de Rouen
« Mécanique céleste et “déterminisme” chez Laplace »
Jeudi 13 mars 2008
14 h – 16 h
« Temps, histoire et chronologie »
Mme Chantal Grell
Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
« Chronologie et astronomie : Newton et l'histoire des peuples de l'Antiquité »
Jeudi 10 avril 2008
14 h – 16 h
« Rhétorique des sciences »
M. Fernand Hallyn
Université de Gand, Belgique
« ‘Je fends les cieux’ : la transgression comme motif dans la pensée du ciel »
Pour plus d’informations, veuillez contacter
penserleciel@yahoo.fr
ou
susana.seguin@univ-montp3.fr