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Penser la guerre / Penser la violence au XXIe siècle

Penser la guerre / Penser la violence au XXIe siècle

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Manu braganca)

Penser la guerre / Penser la violence au XXIe siècle

Le XXe siècle fut l’un des siècles les plus violents dans l’histoire des Français. La Première Guerre mondiale faucha plus d’un million d’entre eux; la Seconde, moins sanglante d’un point de vue strictement national, se révéla bien plus destructrice en termes de valeurs. Et il faudrait aussi évoquer les guerres dites coloniales, celle d’Indochine, puis celle – longtemps ‘sans nom’ – d’Algérie qui révélaient aux Français que la France, malgré l’arme atomique, malgré son statut de membre permanent au Conseil de Sécurité des Nations unies ou malgré son rayonnement culturel, n’était décidément plus tout à fait une grande nation.

            Mais il serait bien sûr simpliste de réduire la violence à la guerre. La violence est multiforme: physique, psychologique, symbolique, structurelle, subie, donnée, réelle, perçue, imaginée, etc. Nous pourrions multiplier de tels qualificatifs mais il convient ici de souligner que la représentation et la perception de la violence révèlent des sensibilités qui diffèrent dans le temps, évidemment, mais aussi dans l’espace ainsi qu’au sein de différents groupes ou encore dans l’imaginaire de chaque individu.

            L’hypermédiatisation qui caractérise notre début de XXIe siècle marque une rupture avec les siècles précédents. Les attentats contre les tours jumelles de Manhattan en 2001 tournèrent en boucle sur nos écrans de télévision. L’agression d’une enseignante du Lycée Lavoisier de Porcheville en 2006 filmée avec un téléphone portable circula rapidement entre les élèves puis sur internet. Plus récemment, les attentats terroristes de janvier 2015 montrent l’ampleur des tensions qui traversent et transcendent la société française contemporaine, car il va sans dire que le terrorisme islamiste n’est pas un problème exclusivement français. Quelle que soit son intensité et à quelque niveau qu’elle se  produise, la violence nous touche, nous concerne, nous intéresse, nous fascine ou nous révolte.

            L’objet de ces deux numéros thématiques sera d’essayer de dresser un tableau des sensibilités françaises en ce début de XXIe siècle, à l’âge de l’hypermédiatisation. S’il s’agira bien de réfléchir à la manière dont la guerre et la violence sont représentées et pensées en France de nos jours, il faudra nécessairement replacer ces interrogations sur le temps plus long de l’histoire afin de faire ressortir les spécificités de notre temps.

1/ Penser la guerre au XXIe siècle (French Studies Bulletin)

-Special issue edited by Dr Manu Braganca (Queen’s University Belfast) and Dr Gavin Bowd (St-Andrews).

-Please send your 200 words abstract and short biography in either French or English to both m.braganca@qub.ac.uk and gpb@st-andrews.ac.uk by Monday 16/03/2015.

 

2/ Penser la violence au XXIe siècle (Modern & Contemporary France)

-Special issue edited by Dr Manu Braganca (Queen’s University Belfast) and Dr Owen Heathcote (Bradford).

-Please send your 200 words abstract and short biography in either French or English to m.braganca@qub.ac.uk and o.n.heathcote@bradford.ac.uk by 16/03/2015.


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1/ Penser la guerre au XXIe siècle (French Studies Bulletin)

(Please email your abstract and short bio to m.braganca@qub.ac.uk and gpb@st-andrews.ac.uk)

 

La France n’a plus connue de guerre sur son territoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, la guerre n’a peut-être jamais été autant présente dans l’esprit des Français en temps de paix, différents acteurs sociaux et culturels alimentant sans cesse l’intérêt des médias pour les guerres passées, glissant rapidement sur leurs aspects les plus douloureux ou, au contraire, ‘redécouvrant’ des aspects pourtant connus de tous les spécialistes. Mais il y a aussi les guerres en cours, plus lointaines, internationales ou transnationales, et notamment ‘la guerre contre le terrorisme’ qu’évoquait récemment Manuel Valls (discours du 13 janvier 2015 à l’Assemblée nationale).

            Votre article ne dépassera pas les 2000 mots (notes incluses). Par sa brièveté même, il essayera d’éclairer notre période obsédée par les commémorations qui écrasent les temporalités, rendant les guerres passées aussi présentes – sinon davantage – que celles en cours, internationales, transnationales ou civiles, en Ukraine, Syrie, Israël et ailleurs. Puisqu’il s’agira avant tout d’établir une distance critique avec le thème de la guerre, votre article pourra prendre la forme d’une réflexion ouverte.

            A titre d’exemple mais de manière non exhaustive, certaines questions qui nous intéressent particulièrement sont les suivantes : Comment l’hypermédiatisation qui caractérise notre époque a-t-elle changée notre perception de la guerre ? Parle-t-on de ‘nos’ guerres comme on parle de celles des autres ? Quelle place occupent les autres pays dans ‘nos’ commémorations ? Comment ces guerres passées ou en cours nourrissent-elles l’imaginaire de nos contemporains, journalistes, artistes, réalisateurs de films, romanciers, développeurs de jeux vidéo, etc. ? Que nous disent les voix discordantes et d’où viennent-elles ?

2/ Penser la violence au XXIe siècle (numéro spécial pour Modern & Contemporary France)

(Please email your abstract and short bio to m.braganca@qub.ac.uk and o.n.heathcote@bradford.ac.uk)

 

Physique, psychologique, symbolique, structurelle, ou encore sociale, politique, libératrice, conjugale ou sexuelle, définir ou même qualifier la violence n’est pas une chose aisée. Elle est omniprésente et, pour de nombreux penseurs, inéluctable car inhérente à la vie en société. Il serait vain de tenter de donner une définition de la violence et il nous faut accepter que ce mot recouvre des réalités bien différentes au sein de la communauté scientifique, des médias et même pour tout un chacun puisque, en définitive, la violence est l’affaire de sensibilités personnelles.

            Votre article ne dépassera pas les 7000 mots (notes et références bibliographiques incluses) et se focalisera sur la période ultra-contemporaine. Cependant, pour ce faire, l’approche retenue devra nécessairement être replacée sur le temps long et contextualisée pour montrer les ruptures mais aussi les permanences des sensibilités contemporaines face au phénomène de la violence.

            A titre d’exemple mais de manière non exhaustive, certaines questions qui nous intéressent particulièrement sont les suivantes : Dans quelle mesure l’hypermédiatisation qui caractérise notre époque a-t-elle changée notre perception de la violence? Quelle place occupe la violence dans les médias et discours politiques en France ? Que révèlent les différents systèmes d’évaluation des jeux vidéo et films ? Peut-on détecter des tendances nouvelles chez les romanciers, metteurs en scène, réalisateurs ou artistes contemporains ?