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Pensée du jeu

Pensée du jeu

Publié le par Eloïse Lièvre (Source : Dramatica (Georges Forestier))

Colloque organisé par le Centre de Recherches sur lHistoire du Théâtre (CRHT) de lUniversité de Paris-Sorbonne (Paris IV)

En Sorbonne, 1 et 2 octobre 2003

Ce colloque voudrait examiner les discours et pensées portant sur le jeu des acteurs, tels quils se développent dans le domaine français à lépoque moderne.

Sans sinterdire déclairer la réflexion par lexamen de généalogies médiévales, dinfluences antiques ou étrangères, le colloque devrait sattacher à décrire et interpréter la floraison des analyses et récits qui concernent le jeu, en France, à partir de la fin du XVIème siècle cest à dire, sans doute, après léclosion et la multiplication des troupes professionnelles.

On essaiera dapprocher ces discours dans la variété de leurs genres : condamnations religieuses et morales qui veulent qualifier lessence du comportement scénique ; traités de lart du comédien qui sémancipent des manuels de rhétorique et daction oratoire ; mémoires et récits dacteurs portant sur leur vie et leur travail ; descriptions et anecdotes touchant les agissements des comédiens en scène ; portraits et vies dartistes ; romans et figurations littéraires dacteurs ou actrices de fiction ; manuels modernes de pédagogie du jeu ; approches philosophiques ou spéculatives qui interrogent dans lexistence scénique une modalité singulière ou une métaphore générale de la condition humaine. Il semble important aussi de rendre compte de la diversité des points de vue : acteurs témoins ou analystes de leur métier ; spectateurs livrant une admiration ou un agacement ; critiques qui veulent évaluer la qualité dune soirée ; metteurs en scène ou pédagogues défenseurs dun type dapprentissage ou de travail ; théoriciens en quête de modèles et de formes ; romanciers ou dramaturges filant une intrigue ; juges prétendant décider de la légitimité dun art. On pourra encore tenter de préciser des singularités historiques, des mouvements daffirmation ou de retrait.

Une des portées possibles de cette réflexion serait alors de questionner lémergence de la figure moderne que dessine le mot « jeu », lorsque, en français, le mot désigne simultanément la distraction enfantine, le divertissement réglé des adultes, et la pratique représentative des acteurs. Cette dénomination commune que lon retrouve dans certaines langues, pas dans toutes , et les catégories quelle implique, ont une histoire : bien plus récentes que le théâtre, elles en spécifient une certaine compréhension, un certain usage. Il nest sans doute pas inutile de se demander ce quexprime cette vision esthétique qui sest peu à peu imposée sans partage, et les liens que lactivité ainsi déterminée entretient alors avec dautres qui lui sont voisines ou antagonistes : le travail, la production duvre, la création, la présence sans image, la récitation, la déclamation, le chant, la danse.

Les propositions de communication, dune durée de 30 minutes maximum, sont à adresser au CRHT, UFR Littératures française et comparée, Université Paris-Sorbonne, 1 rue Victor Cousin, 75005, ou à Denis Guénoun.