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Passions, affects, sentiments, sensibilité, émotions : les enjeux politiques et moraux d'un déplacement conceptuel au sein des anthropologies philosophiques du XVIe siècle à aujourd'hui, séminaire, 2e séance

Passions, affects, sentiments, sensibilité, émotions : les enjeux politiques et moraux d'un déplacement conceptuel au sein des anthropologies philosophiques du XVIe siècle à aujourd'hui, séminaire, 2e séance

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Miryam Giargia)

La deuxième séance du séminaire  « Passions, affects, sentiments, sensibilité, émotions : les enjeux politiques et moraux d'un déplacement conceptuel au sein des anthropologies philosophiques du XVIe siècle à aujourd'hui », organisé dans le cadre de Sophiapol, aura lieu mercredi 26 novembre 2014, à partir de 16h00 jusqu'à 19h30, à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, en salle D201b.
Nous aurons le plaisir d'entendre les communications de :

- Nicolas Rialland (Université Paris-Sorbonne, Paris IV) : « Mitleid et pitié : Mendelssohn vs. Rousseau »

et

- Michèle Cohen-Halimi (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) : 

« Archéologie de l’égoïsme et communauté ».

Résumé de l'intervention de N. Rialland :

On partira de l’examen de la fameuse sentence de Lessing dans sa lettre de novembre 1756 à Nicolai : « L’homme le plus compatissant (mitleidigsteest le meilleur des hommes, celui qui est le mieux disposé à toutes les vertus sociales, à toutes les formes de magnanimité. Ce qui nous rend plus compatissant nous rend ainsi meilleur et plus vertueux. » On examinera la manière dont Lessing se réapproprie ici les développements de Mendelssohn sur la pitié non seulement dans les Lettres sur les sentiments (1755) mais également dans la préface à sa traduction allemande du second discours (1756). L’enjeu est de dégager le jeu de reformulations et d’incompréhensions qui se déploie entre les trois auteurs (Lessing, Mendelssohn et Rousseau) et de préciser la fonction assignée par chacun à la pitié dans l’espace moral et politique.

Résumé de l'intervention de M. Cohen-Halimi :

Dans la Critique de la raison pratique (dans « Des mobiles de la raison pure pratique »), Kant entreprend une « archéologie » du Soi moral. Cette archéologie peut s’entendre conformément à la définition de Foucault : ne remontant vers aucune origine, comparant des faits de raison, œuvrant sur un plan d’immanence strictement rationnel, Kant archéologue livre l’idée d’une « histoire de ce qui rend nécessaire une certaine forme de pensée ». Il s’agit de reconstruire les événementialités rationnelles, qui séparent et articulent différentes conditions de possibilités d’émergence du Soi moral. Et ces événementialités, portées au jour dans l’écart du présent au passé, dessinent l’horizon d’un possible politique, celui d’une articulation forte entre morale et politique, telle que le « politique moral » déjà l’annonce. Cet exposé résume certains jalons d’un travail en cours et il annonce de façon programmatique l’horizon politique de ce travail centré par conséquent autour de deux pôles, l’archéologie du Soi moral, d’une part, et la politique du « politique moral », d’autre part.

*Organisation : Raphaël Chappé et Miryam Giargia

Vous retrouverez les informations relatives à cette séance sur Le carnet de Sophiapol.

Les podcasts de la première séance avec Pierre Crétois et Charles Ramond, seront prochainement disponibles en ligne.