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Passeurs de textes II: gens du livre et gens de lettres à la Renaissance

Passeurs de textes II: gens du livre et gens de lettres à la Renaissance

Publié le par Marion Moreau (Source : Christine BENEVENT)

LIVe Colloque International d'Etudes Humanistes

"Passeurs de Textes II: Gens du livre et gens de lettres à la Renaissance"

Salle Rapin, Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance de Tours

Le LIVe Colloque International d'Etudes Humanistes aura lieu cette année du 27 juin au 1er juillet 2011. Dans le prolongement de la réflexion engagée lors d'un colloque précédent, consacré en mars 2009 aux "passeurs de textes" que furent imprimeurs et libraires à l'âge de l'humanisme, ce nouveau volet se propose d'élargir l'enquête à un spectre plus large, qui comprendra non seulement les imprimeurs et libraires, mais également les voyageurs et les colporteurs, les savants, les philologues et les traducteurs. Tous ces acteurs du livre partagent le geste commun du "passeur", qui met à disposition du public, parfois à grands frais et à grands risques, un texte susceptible de participer à la culture renouvelée qui s'élabore alors. Le colloque sera décliné en demi-journées thématiques, et la dernière journée sera dédiée à Claude Garamont, qui fait l'objet cette année d'une célébration nationale, et à la typographie.

Responsables : Christine Bénévent - Isabelle Diu - Chiara Lastraioli

Passeurs de textes II: gens du livre et gens de lettres à la Renaissance

Un « passeur » a pour mission defaire franchir un obstacle, de transporter, de façon plus ou moins licite ouclandestine, quelqu'un ou quelque chose – en l'occurrence un texte,nécessairement incarné dans une matérialité, celle que lui donne en particulierle livre, manuscrit ou imprimé. Dans la mesure où, à la Renaissance, c'est parles textes que circulent et se transmettent les nouveaux savoirs, qu'ils soientissus de découvertes empiriques (Nouveau Monde notamment) ou de la redécouvertedes textes antiques, il peut être fructueux de revenir sur les questionssuivantes : comment et sous quelle forme ces textes ont-ils circulé ? Commentont-ils pu franchir les frontières géographiques, mais aussi les barrièreslinguistiques ou mentales ? Quels itinéraires ont-ils empruntés et quel a étéleur impact sur le public européen ? Quels ont été les acteurs, lestransmetteurs, les passeurs de ces textes divers ? Pourquoi et comment ont-ilsjoué ce rôle ?

Dans le prolongement de laréflexion engagée, à l'occasion du colloque international intitulé Passeurs de textes : imprimeurs et librairesà l'âge de l'Humanisme (CESR / Ecole des Chartes, avec la collaboration dela BSG et du Musée de la maison d'Erasme, Paris, 30-31 mars 2009), sur lesprotagonistes de la transmission des savoirs à la Renaissance, ce nouveau voletse propose d'élargir l'enquête à un spectre plus large, qui engloberait nonseulement les imprimeurs et les libraires, mais également les voyageurs et lescolporteurs, les savants, les philologues et les traducteurs. Il s'avère eneffet que de multiples érudits, collectionneurs, artistes et artisans ontcontribué, à l'intérieur comme à l'extérieur des ateliers des libraires, à lacirculation des textes, façonnant peu à peu le patrimoine commun de la culturede la Renaissance.

Tous ces acteurs du livre, endépit de leurs différences, voire de leurs divergences, partagent le gestecommun du « passeur », qui met à disposition du public, parfois à grands fraiset à grands risques, un texte susceptible de participer à la culture renouveléequi s'élabore alors. Véritables médiateurs, ils apparaissent autant comme ceuxqui construisent ou recueillent un héritage (textes nouveaux ou textes anciensremis en lumière, traduits, commentés) que comme ceux qui le transmettent.Passer le savoir, c'est produire ces objets par lesquels le savoir se donne ;c'est en permettre la circulation sociale, culturelle, géographique. Alors quele premier volet de la réflexion questionnait le rapport de ces passeurs àl'humanisme, ce colloque aurait l'ambition d'interroger, loin de toutetentation purement biographique, le statut de ces « passeurs de textes »,acteurs souvent obscurs, dans le champ particulier de la République des lettresau XVIe siècle : ils se situent, pour reprendre des termes empruntésà Bourdieu, au carrefour d'une « logique culturelle et d'une logique économique». Les études de cas tenteront de mieux déterminer les lignes de partage ou lestensions qui peuvent naître entre ces deux logiques. Quel rôle ces passeursjouent-ils par rapport aux textes antiques, par rapport aux auteurscontemporains, ou même les uns par rapport aux autres ? Quels critères lesguident-ils dans le choix des textes qu'ils mettent en lumière ?Sollicitent-ils, provoquent-ils ou traduisent-ils les souhaits des autres ?S'agit-il pour eux de servir un savoir acquis ou de conquérir de nouveauxpublics ?

On pourra également questionnerle lieu de savoir singulier qu'ils construisent, que ce soit dans l'officine dulibraire, lieu de production du savoir, voire de rencontres érudites, ou par lebiais des réseaux, espaces de diffusion de ce savoir -réseaux aussi biencommerciaux que politiques et institutionnels, culturels ou académiques. Ils'agira tout autant de dessiner des lieux matériels que de saisir un espacesocial et culturel, où des cercles d'acteurs se déploient selon une géométrievariable, en contribuant chacun selon son rôle, son savoir et son savoir-faireou sa technique, à la mise en commun et à la diffusion d'une nouvelle culture.

Une place particulière seraaccordée à un « passeur de textes » singulier, dont 2011 voit la célébrationnationale. Il s'agit de Claude Garamont, graveur et fondeur de caractères àl'origine des fameux « Grecs du Roi » et de la célèbre police « Garamond », quia fait l'objet de nombreuses réinterprétations à l'époque contemporaine. Outrela postérité de Claude Garamont, il s'agira de procurer un état de la sciencele concernant, mais aussi d'étudier à nouveaux frais, à travers le vaste réseauqu'il a tissé, les figures plus ou moins explorées de Conrad Néobar, Pierre DuChâtel, Ange Vergèce, Christophe Plantin, Antoine Augereau et bien d'autresencore. La journée spécifiquement dédiée à Garamont permettra en outre deréfléchir aux inventions et aux choix typographiques du temps, ainsi qu'à leurinfluence sur la transmission des textes : le caractère ne permet-il pas, luiaussi, à sa manière, de faire passer les textes ?

Programme

Lundi 27 juin : lectioinaugurale

Mardi 28 juin

Matin : Passeurs de textesmédicaux

Après-midi : Textes etsavoirs techniques

Mercredi 29 juin

Matin : La Réforme et sespasseurs

Après-midi : Textes (et)voyageurs

Jeudi 30 juin

Matin : Traducteurs etphilologues

Après-midi : Livres etlibraires

Vendredi 1er juillet

Matin : Claude Garamont etses comtemporains

Après-midi : Claude Garamontet sa postérité

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