Essai
Nouvelle parution
P. Duris, Quelle révolution scientifique ? Les sciences de la vie dans la querelle des Anciens et des Modernes (XVIe-XVIIIe s.)

P. Duris, Quelle révolution scientifique ? Les sciences de la vie dans la querelle des Anciens et des Modernes (XVIe-XVIIIe s.)

Publié le par Marc Escola (Source : Pascal Duris)

Pascal Duris, Quelle révolution scientifique ? Les sciences de la vie dans la querelle des Anciens et des Modernes (XVIe-XVIIIe siècles), Paris, Hermann, 2016, 40 euros, ISBN : 978 2 7056 9179 0

La querelle des Anciens et des Modernes n’agite pas seulement les gens de lettres et les artistes mais convoque aussi les savants : médecins, physiologistes, naturalistes, mathématiciens, physiciens, astronomes, etc. Une part importante des écrits produits par les acteurs et les témoins de cette Bataille des livres, comme l’appellent les Anglais, a trait aux sciences, et particulièrement aux sciences de la vie, que la figure de Harvey incarne par excellence pour les contemporains. Sans prétendre, comme le font pourtant certains auteurs du temps, que la querelle dans les belles-lettres procède de celle dans les sciences, qu’en d’autres termes la chute d’Aristote et de Ptolémée a précipité celle d’Homère et de Virgile, ce livre examine comment les deux camps puisent dans la science – la philosophie naturelle, plus exactement – et son histoire des exemples propres à soutenir la cause, tantôt des anciens, tantôt des modernes. L’étude de certaines de leurs œuvres, un peu trop littéraires pour l’histoire des sciences, et un peu trop scientifiques pour l’histoire littéraire, et donc généralement négligées par ces deux disciplines, permet de porter un regard neuf sur les conditions d’émergence de la science moderne à la fin du XVIe et au XVIIe siècle et sur des notions telles que celles de « nouveauté », de « vérité », de « raison », de « progrès ». Ce livre montre surtout que, si l’on veut bien ne pas céder à la rhétorique de la nouveauté en vogue à l’âge classique, penser l’histoire des sciences, et notamment de la vie, à l’époque moderne, dans le cadre conceptuel de la révolution scientifique, n’est pas une fatalité.