Questions de société

"Pas de trêve dans les facs" (L'Humanité, 15/04)

Publié le par Florian Pennanech

Malgré les vacances, de multiples initiatives localesfleurissent dans les établissements. En attendant la manifestationnationale du 28 avril.

Malgré les vacances de Pâques, la mobilisation dans lesuniversités ne s'éteint toujours pas. Tandis que le gouvernement jouela montre, ici et là continuent de fleurir les initiatives locales.Exemple ? À l'université de Bourgogne, où le bâtiment droit-lettres estresté bloqué plusieurs semaines, les étudiants ont prévu d'organiseraujourd'hui un barbecue militant et une manifestation « silencieuse » ;à l'université de Toulouse, la grève est votée jusqu'à - au moins - laprochaine assemblée générale qui doit se tenir lundi prochain ; àl'université d'Orléans, l'AG de demain sera suivie d'une manifestation…

Autant de signaux démontrant la vigueur du mouvementqui pourrait bien repartir une fois les congés terminés. Vendredidernier, une intersyndicale de l'enseignement supérieur - FSU, CGT,SGEN-CFDT, Solidaires, Sauvons l'université, Sauvons la recherche etl'UNEF - a appelé à «  poursuivre la mobilisation »et à manifester les 28 avril et 1er mai. Le 6 avril, la Coordinationnationale des universités avait lancé un appel identique. Le 28,l'intersyndicale appelle aussi à envoyer des délégations aucontre-sommet de Louvain (Belgique) où se tiendra une conférenceeuropéenne sur l'enseignement supérieur et la recherche. « Après dix semaines de mobilisation, les personnels et les étudiants ne baissent pas les bras, ils continuent à se mobiliser »,constate l'intersyndicale, accusant, encore une fois, le gouvernementde porter la responsabilité de la poursuite du mouvement.

À l'évidence, ce dernier n'a rien fait ces derniersjours pour calmer la situation. Et profite, au contraire, de l'angoissedes étudiants sur la question des examens pour attiser les tensions. « Legouvernement dramatise la situation, lancent le SNESup-FSU et l'UNEF.L'expérience de mobilisations passées, notamment celle contre le CPE,et la souplesse du calendrier laissent des marges de manoeuvre que laministre feint d'ignorer. » L'UNEF réclame « trois garanties »,sur la nature des examens, le maintien de sessions de rattrapage etl'assurance du versement des bourses. Valérie Pécresse n'aura pasl'occasion de répondre immédiatement à ces requêtes. À compter dejeudi, elle s'envole pour les États-Unis où elle visitera lesuniversités de Berkeley et Stanford. Sûrement en rêvant du « modèle » américain…

Laurent Mouloud