Questions de société

"Paris-8, Paris-3 et Nanterre ont revoté la grève", par Sylvestre Huet (Sciences2, 27/04)

Publié le par Florian Pennanech

Le gouvernement, malgré ses espoirs, n'en a pas fini avec les universitaires.Cet après-midi, la grève a été revotée à l'Université Paris-8, jusqu'àla semaine prochaine. Comme à La Sorbonne nouvelle (Paris-3, Censier).Le mouvement continue dans plusieurs universités parisiennes et deprovince.

A Nanterre, deux assemblées d'enseignants chercheursdes UFR de Sciences psychologiques et de l'éducation (SPSE) et Langues,philosophie et arts (LLPHI) ont également revoté la grève à une trèslarge majorité et à bulletin secret pour le premier. A Paris-1 etParis-4 des  AG d'UFR et générales doivent se tenir.

De nombreusesinitiatives sont prises par les universitaires qui cherchent à percerle mur médiatique comme le refus gouvernemental. La question desexamens devient brulante. Sous pression ministérielle, les présidentsd'Université tentent d'organiser une fin d'année présentable. De leurcôté, de nombreux universitaires mobilisés se demandent comment sauverl'année des étudiants sans donner l'impression de céder augouvernement. Ils préparent une manifestation demain à Paris,(rendez-vous à Jussieu à 12h) où ils doivent rejoindre les médecins euxaussi en colère contre le gouvernement à Port Royal, à 13h30.

La situation à Paris-3 reflète celle de nombreuses universités desciences humaines et sociales, comme Paris-1, Paris-4, Nanterre... Uneassemblée d'universitaires a reconduit la grève pour une semaineaujourd'hui, m'informe Valérie Robert. Une tribune publiée sur le web de Libération,présente d'ailleurs la situation à Paris-3 de manière étrange, avec des"bloqueurs" faisant régner la terreur et qui demanderaient leursidentités à tous les visiteurs, mettraient en danger les étudiantsétrangers. «Je ne suis pour mapart pas favorable au blocage, mais on ne peut pas non plus diren'importe quoi (...) A ma connaissance, les barrages laissent passerjustement les étudiants étrangers, les enseignants et les étudiants quipréparent les concours du Capes et de l'Agrégation ou qui préparent unmaster professionnel», explique cette enseignante de Paris-3

Resteque personne ne sait comment pourrait se dérouler la fin de l'année. Laprésidente, Marie-Christine Lemardeley a réuni a plusieurs reprises leConseil de la Vie étudiante. Il a pris des dispositions successives etcontradictoires. Le 6 avril , il prévoyait des examens après septsemaines de cours. Devant l'impossibilité de faire cesser la grève, le10 avril, il s'est rabbatu sur des examens portant sur «au moins lamoitié des programmes que ce soit sous la forme de cours présentiels,de cours électroniques, de documents complémentaires mis en ligne, depolycopiés, d'ateliers pédagogiques de soutien, etc.»
La présidente prévoit que «dansla semaine du 4 mai au plus tard, chaque directeur de composanteorganise une assemblée générale d'UFR à laquelle seront conviés lesétudiants» pour «expliquer l'ensemble des dispositions prises.» Mais tout cela risque d'être mis en cause par la décision de reconduire la grève prise aujourd'hui.