Parcourir, cartographier, habiter : les lieux en littérature
22-23 janvier 2015
Qu’il s’agisse simplement de situer le récit dans l’espace ou de raconter le territoire, l’écrivain ancre ses histoires dans des lieux particuliers, espaces du quotidien ou endroits mythiques. Le lieu, physique, onirique ou symbolique, permet la déambulation, l’exploration, la contemplation. Il agit à titre de décor ou de miroir de la condition des personnages ou influence directement le cours des événements. Hautement protéiforme, la notion de « lieu » renvoie, dans le champ littéraire et au-delà, à des imaginaires et à des approches des plus variés. Du Paris de Baudelaire à l'Amérique de Butor, des non-lieux de Marc Augé à la géocritique de Bertrand Westphal, auteurs et critiques ont réfléchi à l’influence du lieu et à la manière dont il est représenté dans le texte.
La première édition du colloque étudiant du Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal (DLLF), qui se tiendra les 22 et 23 janvier 2015, a pour but de doter les étudiants des cycles supérieurs d'un lieu de parole et de réflexion à habiter. Nous proposons aux participants de penser le rapport entre lieu — terme que nous entendons ici au sens extensif — et littérature en s'inspirant des axes de réflexion suivants, sans nécessairement s'y restreindre :
1) La représentation du lieu dans le texte
L’étude pourra se pencher sur les enjeux esthétiques ou poétiques soulevés par la question de la référentialité, sur les différents procédés de « mise en texte » d'un lieu et sur le rapport qu'entretient la littérature avec d'autres formes d'art (cinéma, photographie, peinture, etc.) en ce qui a trait à l'expérience de l’espace.
2) Espaces discursifs et posture
Il serait intéressant d'étudier les lieux de construction des subjectivités dans différents discours littéraires. En ce sens, les études rhétoriques et l'analyse de discours (Foucault, Maingueneau, Butler, etc.) pourront être convoquées, de même que les questions touchant à la construction des subjectivités/sujets et aux cultural studies. Sur le plan de la pragmatique, on pourra se questionner sur les pratiques (ex. brouillage de l’énonciation) amenant le lecteur à s’interroger sur le « lieu » d’où provient la parole dans un texte donné.
3) Espace social
Cet axe interroge l'idée selon laquelle le lieu se donne comme la somme des discours qui y circulent. Les questions suivantes pourraient être abordées : le même lieu est-il susceptible de présenter des facettes différentes en fonction de l'individu qui y passe ou y vit, de son rang, de ses origines, etc. ? Quelles pratiques sociales, quelles conceptions du « vivre-ensemble » animent un espace particulier ?
4) Les lieux de légitimation de la littérature
Les études abordant cet axe de réflexion pourront s'intéresser aux lieux où s'élabore la littérature par la voie de la publication ou de la critique (maisons d’édition, revues ou magazines littéraires, etc.) ainsi qu'aux espaces propices au développement ou à la reconnaissance de certaines idées ou pratiques (cafés, salons, théâtres, académies, etc.). Les conférenciers pourront être amenés à se demander comment ces lieux participent à la construction d'une pensée des différentes littératures (nationales, mineures, minoritaires, etc.).
Modalités
Les collaborateurs sont invités à réfléchir aux lieux qui prennent forme dans et à travers les littératures de différents corpus, genres et époques. Les présentations, d'une durée de 20 minutes, se feront en français. Nous vous invitons à nous faire parvenir une proposition de communication d’un maximum de 250 mots, accompagnée du titre de votre communication et d'une courte notice biobibliographique incluant votre nom, votre université d'attache, le sujet de vos recherches ainsi que le nom de votre directeur/directrice de thèse ou de mémoire. Ces propositions de communications devront être envoyées au plus tard le 31 octobre 2014 à l'adresse suivante : colloque.lieux.2015@gmail.com.
Veuillez noter qu'il est possible que les actes de colloque fassent l’objet d’une publication.
Comité organisateur : Thara Charland, Marie-Hélène Constant, Maxime Lecompte et Caroline Loranger.