Essai
Nouvelle parution
P. Fresnault-Deruelle, Images à mi-mots. Bandes dessinées. Dessins d'humour

P. Fresnault-Deruelle, Images à mi-mots. Bandes dessinées. Dessins d'humour

Publié le par Matthieu Vernet (Source : livre reçu)

Compte-rendu sur Acta Fabula : « En deçà du verbe »par Vincent Seveau

Pierre Fresnault-Deruelle, Images à mi-mots

Liège, Les impressions nouvelles, collection "Réflexions faites", 2008, 224 p.
EAN : 9782874490484
20 €

Présentation de l'éditeur :

Lire une bande dessinée ou un dessin de presse est simple, puisque tout le monde le fait, de 7 à 77 ans. Dans Images à mi-mots, Pierre Fresnault-Deruelle, pionnier de l'étude des bandes dessinées en France, montre que cette simplicité est trompeuse. Loin d'être donné tout de suite et une fois pour toutes, le sens d'une image se construit de manière très complexe : d'abord en elle-même, puis dans les séries ou les suites d'images dont elle fait souvent partie, enfin par rapport à ces répertoires d'images que notre culture ne cesse de multiplier.

Le livre de Pierre Fresnault-Deruelle nous apprend à lire les images, vignettes de bande dessinée et dessins de presse confondus, sous tous leurs angles. Il le fait à mi-mots, car les images sont à bien des égards porteuses de mots, par exemple sous forme de calembours visuels (l'image, dans ce cas, fait venir à l'esprit un mot ou une expression qui ne sont pas montrés mais suggérés) ou encore sous forme de mots dans l'image (celle-ci traite alors le texte comme si c'était un objet visuel). De plus, le texte de Pierre Fresnault-Deruelle ne cherche jamais à effacer l'image sous le texte, tout en posant avec clarté la plus-value d'une lecture écrite.

Ce livre, toutefois, est bien plus qu'un manuel. Écrit dans un style brillant et jubilatoire, il nous communique aussi son amour et son intelligence des images. Refusant toute hiérarchie entre texte et image, Pierre Fresnault-Deruelle démontre pour notre plus grand plaisir que l'on gagne à s'arrêter sur l'image, qui devient chez lui tout le contraire du fugace et du facile. Rassemblant et rapprochant de nombreux exemples très variés, de Winsor McCay à Emmanuel Guibert en passant par Plantu et Geluck, il offre enfin un éventail tout à fait étonnant de ce que l'image peut représenter et produire actuellement.

Sommaire :

Introduction
Les formes longues : les bandes dessinées

- Ouverture
- La bande dessinée ou le tableau déconstruit
- Approches de quelques oeuvres
- Dérives iconologiques et décrochements narratifs. À propos de The Dreams of a Rarebit Fiend de Winsor McCay
- Nemo. Les métamorphoses de l'hélicon
- Lecture d'une planche de La Marque Jaune
- Edgar-Pierre Jacobs revisité. La couverture du Mystère de la Grande Pyramide
- Masse ou Des récits pour des lanternes
- La naissance du diable dans Dolorès d'Anne Balthus, Schuiten et Peeters (texte de Jean Arrouye)
- Le Vif des choses sauvegardé. La Guerre d'Alan d'Emmanuel Guibert
- Un graphic novel baroque. À l'ombre des tours mortes d'Art Spiegelman
- La couverture d'un album. David B, Les Complots nocturnes
- Les couloirs du récit. Les sous-sols du Révolu de Marc-Antoine Mathieu
- « La beauté adhérente »
- Le Chat… ce cabot

Les formes courtes

- Le dessin segmenté
- Une métaphore « filée ». Les trois âges de l'amour
- L'amour branché. Sur un dessin de Piem
- La défection inopinée des Espagnols
- Rébus : les pseudo-récits d'Honoré
- Le dessin dilaté
- Les paraboles de Silas
- Un balcon sur la ville
- Le dessin resserré
- Game Boys
- Avoir du toupet
- La rhétorique, encore et toujours
- Les « contorsions » d'un homme politique
- Unédic le trou. Brito
- Machisme, Islamisme
- La Croix et la bannière. Le Voyage du Pape à Istamboul, fin novembre 2006
- À Gorge déployée
- Un pataquès visuel

En guise de conclusion