Essai
Nouvelle parution
P. Citati La Mort du papillon

P. Citati La Mort du papillon

Publié le par Bérenger Boulay

Pietro Citati

LA MORT DU PAPILLON. Zelda et Francis Scott Fitzgerald

[2007], trad. de l'italien par Brigitte Pérol, 144 pages + 16 p. hors texte, 22 ill., 118 x 185 mm. Collection L'Arpenteur, Gallimard

ISBN 9782070784974.

Parution : 11-10-2007.

12,50 €

Prière d'insérer :

Francis Scott Fitzgerald fut un grand explorateur de la fêlure de l'être. C'est cette fêlure qui parcourt le livre bref et intense que Pietro Citati consacre au romancier américain et à la coquette et fantasque Zelda Sayre qui devint son épouse en 1920, l'année même où Scott publiait L'envers du paradis. Si ce premier roman valut à Fitzgerald une immédiate célébrité, son succès ne l'empêcha pas de deviner tout près de lui l'ombre de futures catastrophes. Il pressentait que l'euphorie des roaring twenties – cette « orgie la plus coûteuse de l'Histoire » – devait un jour prendre fin.

Alors que Scott observait le monde à travers sa propre fêlure, Zelda ne révélait, en apparence, aucune faille. Leur amour les rapprochait passionnément l'un de l'autre. Comment en vinrent-ils à blesser cet amour, à le déchirer, avant même d'être submergés par la folie ? Le couple ne comprit pas la raison du naufrage, pas même Fitzgerald qui représenta cette perte dans ses livres, car ses livres comprirent ce que lui ne comprit jamais.

Tout en contant le pathétique destin de Scott et de Zelda, Pietro Citati évoque avec finesse et vivacité l'oeuvre d'un écrivain plus sensible qu'aucun autre à la musique des choses perdues. Fitzgerald se glissait dans les interstices entre les choses. Ses mots avaient le pouvoir de rendre la réalité légère et transparente, même quand elle était faite de stridence, de tristesse et de douleur. Cette poignante légèreté qui traverse l'oeuvre de Fitzgerald, Citati l'accueille dans son propre livre. Il fait place à ce très vif sentiment d'une vérité de la vie qui loge au secret du coeur, à la source du style, et qui ne pèse pas plus que la poussière des couleurs sur les ailes d'un papillon.