Questions de société
« Oui Madame Pécresse, il est temps de vous inquiéter ! »: Communiqué de la Coordination Nationale des Universités, 09/04/09

« Oui Madame Pécresse, il est temps de vous inquiéter ! »: Communiqué de la Coordination Nationale des Universités, 09/04/09

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

« Oui Madame Pécresse, il est temps de vous inquiéter ! », Communiqué de la Coordination Nationale des Universités, 9 avril 2009


Communiqué de la Coordination Nationale des Universités, 9 avril 2009 :

« Oui Madame Pécresse, il est temps de vous inquiéter ! »

Après plus de deux mois d'un mouvement inédit dans lesuniversités françaises, Valérie Pécresse daigne enfin se préoccuper desconséquences de sa politique. Elle s'inquiète des menaces qui pèsentsur les examens et la validation de l'année universitaire.

Valérie Pécresse se préoccupe de « la crédibilité denos universités à l'étranger et de la valeur de nos diplômes ». Noussommes heureux d'apprendre que nos universités, si médiocres, à encroire Nicolas Sarkozy, jouissent donc néanmoins d'un certain prestigeet que les diplômes qu'elles délivrent ont encore quelque valeur.

Valérie Pécresse ne veut pas que soient délivrés desdiplômes dévalués ? Ce sont ses réformes qui instaurent une dévaluationgénéralisée des diplômes en mettant notamment en place une« masterisation » des concours de recrutement d'enseignants qui réduitleur contenu disciplinaire, repousse d'un an le droit à un salaire, etmenace de précariser celles et ceux qui n'auraient pas obtenu à la foisle master et le concours.

Notre ministre se demande comment, si le mouvementperdure, le caractère national des diplômes « pourrait être préservé sitous les étudiants n'ont pas bénéficié de la même formation ». C'estprécisément parce que nous voulons préserver le caractère national desdiplômes que nous luttons. La mise en concurrence des universitésinstaurée par la LRU, la création de quelques « pôles d'excellence »,de diplômes « professionnels » d'entreprise et de mastersd'enseignement aux contenus variables localement ne peut en effet quemettre en péril le caractère national des diplômes.

« Il est impensable de boycotter le baccalauréat »,nous dit-elle. Ce qui est impensable, c'est qu'après des mois d'actionsmenées par l'ensemble des acteurs de l'université, notre gouvernementn'ait toujours pas écouté nos revendications, qu'il n'ait toujours paspris la mesure de notre détermination. Valérie Pécresse agite lespectre de la pénalisation des étudiants, au sujet des diplômes decette année, afin de pousser l'université à abandonner la grève. Nousconstruisons ensemble cette lutte, enseignants-chercheurs, BIATOSS etétudiants ; c'est ensemble que nous trouverons les solutions pourqu'aucun étudiant, gréviste ou non, ne soit pénalisé.

Madame Pécresse nous parle du respect des élèves et desétudiants. Il est étonnant d'entendre parler de respect lorsque lemonde de l'enseignement et de la recherche est confronté chaque jour aumépris des ministres et du Président de la République. C'est parce quenous respectons élèves et étudiants que nous luttons pour quel'université française ne repose pas sur des lois de rentabilitéimmédiate et pour que nos formations ne mènent pas à un avenir fait deprécarité.

Elle attribue enfin la poursuite du mouvement àquelques « bandes encagoulées » et au climat de peur qui règnerait ence moment. Lorsque nous sommes témoins des violences policières enversdes grévistes pacifiques, personnels comme étudiants, nous nousdemandons quel genre de climat cela peut instaurer, et qui en estresponsable.

Si elle déplore les effets du mouvement, Mme Pécressen'a plus qu'à organiser l'examen... de ses causes, cesser sesmanoeuvres et retirer enfin les réformes contestées. C'est l'uniquecondition, non négociable, à la reprise des enseignements.

Les porte-parole de la Coordination Nationale des Universités