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 Où la création résiste-t-elle ? la création comme résistance 

Où la création résiste-t-elle ? la création comme résistance

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Myriam Suchet)

 

LA CRÉATION COMME RÉSISTANCE

 VOLET 2 : LA CRÉATION RÉSISTE-T-ELLE ?

Appel à communications pour colloque international

Université Sorbonne-Nouvelle-Paris 3

26, 27 et 28 mars 2015

L’effervescence artistique qui a accompagné les récents mouvements sociaux un peu partout dans le monde invite à penser que la création est en avance pour comprendre nos situations contemporaines. Cette hypothèse a donné son impulsion au colloque « La création comme résistance » coorganisé par le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) et le Centre d’études québécoises (CEQ) de La Sorbonne Nouvelle – Paris 3, dont le premier volet s’est tenu à Montréal en mars 2014. Chercheur.e.s de tous les horizons disciplinaires, artistes et artivistes, étudiant.e.s, universitaires et autres citoyens se sont réunis pour envisager des formes variées, de la chanson à la sculpture, du graphisme à la peinture et à la poésie, de la performance au cinéma. De l’œuvre d’art instituée à l’artivisme militant en passant par la recherche innovante, l’extension de la notion de création est large. Les perspectives adoptées, proches de la recherche-action et de la recherche-création, ont mis la pensée aux prises avec les enjeux contemporains. Les horizons ont été multiples : Printemps érable, arabes et vert d’Iran se sont répondu par-delà la distance, éclairant différentes facettes d’un même prisme.

La question de la création comme résistance « en temps de crise sociale » (Montagne rouge) ou « en des temps dangereux » (Centre des arts actuels Skol) nous a conduit à formuler la question de l’après : que reste-t-il, une fois la fièvre retombée ? Comment « continuer le mouvement » ([MoviMento]) ? Quelles retombées auront les pratiques résistantes dans la suite du travail artistique de chacun ? Comment concevoir un colloque sans monumentaliser des gestes de résistance spontanée, sans les muséifier ? Désormais envisagée avec davantage de distance, la question de l’après appelle celle du « où ». C’est donc la question des lieux que nous posons aux chercheur.e.s, artistes, militant.e.s et citoyen.ne.s pour le second volet du colloque international « La création comme résistance ».

Cette question peut se décliner en lieux matériels et localisables ou abstraits et inventés, sans limitation géographique. Les interventions pourront porter aussi bien sur les épicentres créateurs en période de crise que sur les points aveugles où la création, peut-être, résiste dans le sens le plus fort du terme : les artistes créent aussi dans les temps morts, obstinément, loin de l’effervescence médiatique de l’événement. Les lieux envisagés pourront être aussi bien hyper-contemporains qu’inscrits dans une mémoire des lieux disparus, effacés, résorbés dans les cartographies oubliées. La question esthétique rejoindra les débats d’urbanisme en cours : tandis que les centres gagnent et « investissent » les espaces périphériques, que reste-t-il des espaces marginaux ? Le gain de légitimité va-t-il nécessairement de pair avec l’érosion des espaces de liberté ? Comment se trame la récupération des œuvres et de leurs espaces de production et de diffusion ? La dérive situationniste générait des écarts dans l’ordre urbain – qu’en est-il des interstices et des friches d’aujourd’hui ? Comment négocier le choix d’être au cœur du mouvement ou de prendre du recul ou, en d’autres termes, que faire de l’opposition entre vouloir « une chambre à soi » et « être dans la rue », qui recoupe celle de l’individuel et du collectif ? Est-il souhaitable de s’inscrire dans l’institution (et les lieux de pouvoirs) de l’intérieur ou préférable de ne pas y mettre les pieds ? En quoi l’inscription dans un lieu (une galerie, un musée, la rue, un laboratoire) participe-t-elle de l’identification d’une création comme « artistique » ? Comment se négocie la frontière entre art et activisme (ou militantisme ou encore engagement) ? Qu’en est-il de la tension entre périphéries et capitales ? Quels rapports, enfin, entre lieux concrets, imaginaires, virtuels ou hybrides générés par les créations mêmes ?

Fort de l’expérience montréalaise, ce second volet, porté à nouveau par le CRILCQ et le CEQ, auxquels se joint le CERLIS (Centre de Recherche sur les Liens Sociaux), souhaite reconduire l’expérimentation sur les formats de prise de parole et les dispositifs d’intervention. Nous vous demandons de bien vouloir sous-titrer votre proposition en indiquant un format, par exemple (liste non exhaustive) :

  • communication scientifique (20min) ;
  • intervention en binôme chercheur.e / chercheur ;
  • intervention en binôme chercheur.e / artistes ;
  • projection de film ou vidéo suivie d’une animation de débat ;
  • atelier d’écriture ;
  • atelier web/réseaux sociaux ;
  • concert ;
  • exposition – dans ce dernier cas, merci d’indiquer avec précisions vos besoins en terme d’espace et d’installation.

Merci de bien vouloir préciser si vous accepteriez, le cas échant, d’intervenir dans une table ronde.

Les propositions, à envoyer au plus tard le 3 octobre 2014, comprendront :

un titre, un sous-titre indiquant le format d’intervention souhaité, un résumé de 300 mots, votre nom et institution d’appartenance, une notice biobibliographique (200 mots maximum), ainsi que 3 mots clefs.

Les propositions devront être envoyées en fichier Word à martine.emmanuelle.lapointe@umontreal.ca, myriam.suchet@univ-paris3.fr, cecile.prevost-thomas@univ-paris3.fr et à bizzoni.lise@uqam.ca.

Le comité scientifique répondra au 3 novembre 2014.


Comité d’organisation :

Lise Bizzoni (Université du Québec à Montréal, Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises – CRILCQ)

Xavier Garnier (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, Département de littératures et linguistique, Centre d’études québécoises CÉQ et Centre de Recherches en Études Féminines & Genres / Littératures Francophones – CREF&G / LF, UMR Thalim)

Stéphanie Grenier, bibliothécaire responsable du fonds Gaston-Miron

Michel Lacroix (Université du Québec à Montréal, Département d’études littéraires, Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises – CRILCQ)

Martine-Emmanuelle Lapointe (Université de Montréal, Département des littératures de langue française, Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises – CRILCQ)

Cécile Prévost-Thomas (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, Département de médiation culturelle, Centre de recherches sur les liens sociaux – CERLIS, UMR 8070)

Myriam Suchet (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, Département de littérature et linguistique, Centre d’études québécoises –CÉQ, UMR Thalim)

 

Comité scientifique :

Les organisateurs et :

Lotte Arndt (chercheure indépendante, ESACM,

« Coopérative de recherche », Clermont-Ferrand)

Maude Bonenfant (Université du Québec à Montréal, Département de communication sociale et publique, Homo Ludens et GRICIS – Centre de recherche communication, information, société)

François Dumont (Université Laval, Département des littératures, Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises – CRILCQ)

Sébastien Genvo (Université de Lorraine, Département des sciences de l’information et de la communication, Centre de recherche sur les médiations – CREM, EA 3476)

Anthony Glinoer (Université de Sherbrooke, Département des lettres et communications, Chaire de recherche du Canada sur l’histoire de l’édition et la sociologie du littéraire)

Bruno Péquignot (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, Directeur de l’U.F.R. Arts et médias, Département de médiation culturelle, Centre de recherches sur les liens sociaux – CERLIS, UMR 8070)

Suspended spaces : Françoise Parfait et Eric Vallette pour le collectif international d’artistes et de chercheur.e.s.

Tarmac - scène francophone internationale