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Orées, misandrie et misogynie

Orées, misandrie et misogynie

Publié le par Marielle Macé (Source : Françoise Naudillon; Benoit Léger)

Orées
3e appel à articles
La littérature est-elle le Waterloo de la guerre des sexes ?
MISANDRIE et MISOGYNIE, féminisme et masculinisme


La misandrie est-elle devenue inévitable après des siècles de misogynie ? La misandrie et l'adjectif misandre, qui firent leur entrée dans le Larousse en 1984, renvoient à la « haine des hommes ». La guerre des sexes se traduit-elle aujourdhui par le mépris des hommes ? La parution du livre de Katerine Young (McGill University) et de Paul Nathanson, intitulé Spreading Misandry : The Teaching of Contempt for Men in Popular Culture (McGill Queens Press) en 2002, de même que le premier Congrès mondial sur la santé des hommes (novembre 2001), ou encore le livre du sociologue Germain Dulac (Aider les hommes aussi, VLB, 2001) semblent une autre preuve de limpossibilité du dialogue entre les sexes. Dans le même temps, certains pamphlets, comme celui dAlain Habib (Halte au féminisme primaire, Alain Habid, 1999) annoncent une radicalisation du discours à laquelle les femmes ne sont dailleurs pas étrangères.


La création en France du mouvement « Les chiennes de garde » pour lutter contre la violence sexiste, dont le manifeste a recueilli en 1999 près de 700 signatures, dont celles de plusieurs écrivaines, universitaires, journalistes et femmes politiques, marque une nouvelle surenchère au cours de ces dernières années dans la radicalisation du propos. La misogynie est-elle redevenue le discours des mâles décomplexés, redressant la tête après avoir subi le joug du féminisme triomphant ? La rectitude politique (political correctness) est-elle en cause ?

En réaction, les discours sur la victimisation des hommes, au sein de mouvements dits masculinistes qui défendraient leurs droits, sont dénoncés par certaines et certains comme une pratique révisionniste des acquis des femmes après des années de lutte. Comment la littérature en rend-elle compte ?


Hommes et femmes vivraient une nouvelle guerre civile dont la République des Lettres se ferait en effet lécho. Mais, au delà des frontières apparemment bien établies, il faut se demander si la misandrie et la misogynie ne sont pas lenvers et lavers dune même médaille : la difficulté de communication entre les êtres. La question se pose avec une acuité particulière dans le cas de la traduction : un traducteur sera-t-il en mesure de transmettre une parole féminine ; une traductrice saura-t-elle communiquer un discours masculin ? Ne sera-t-elle pas soupçonnée, ne sera-t-il pas accusé de ne pas avoir rendu cet indicible qui serait lapanage du sexe opposé ? Dans la création auctoriale proprement dite, existe-t-il, par exemple, des liens entre le roman de la très contemporaine Chloé Delaume, Le cri du sablier (Léo Scheer, 2001) et la Christine de Pisan de La cité des dames ? Comment rendre compte dune parole féminine et, à rebours, dune parole masculine en littérature ? Et si lon peut définir une parole féminine, en va-t-il de même de la parole masculine ?


Telles sont les pistes que nous proposons à votre réflexion pour le troisième appel à article d'Orées


Échéancier
Proposition d'article (250 mots) : 15 mars 2003
Soumission de larticle : 31 mai 2003 ( 10 -20 pages) format Word
Date de mise ligne prévue : 1er juillet 2003
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orees@alcor.concordia.ca