Le sexe et la révolution se laisseraient-ils penser dans les termes d'une semblable disruption ? Comment comprendre que les programmes insurrrectionnels aient été si souvent accompagnés d'un désir de rupture dans les comportements sexuels ? Un ouvrage paru à la Musardine sous le titre Révolutions sexuelles revient sur les années 1960-1980 et les controverses suscités depuis lors par les changements induits dans l'organisation des sociétés, le cadre législatif et juridique ainsi que les normes sociales qui encadrent la sexualité. M. Goldring fait paraître La Révolution, le sexe et moi (Le Bord de l'eau) pour prendre les armes contre le machisme, un combat d'autant plus difficile à mener à la première personne "que chaque individu masculin est un maillon de la domination". Les éditions La Découverte rééditent au format numérique La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse, une présentation de la pensée d'Émile Armand, anarchiste individualiste et défenseur acharné de la liberté sexuelle, qui procédait dans les années 1930 à un dynamitage systématique de la morale de son temps. La révolution se joue aujourd'hui ailleurs, et au féminin : dans Le Rouge aux joues. Virginité, interdits sexuels et rapports de genre au Maghreb (P.U. Saint-Étienne), I. Charpentier s'appuie sur les œuvres et les témoignages inédits d'auteures (franco-)maghrébines pour éclairer les stratégies de prise de parole, de résistance et de transgression que les écrivaines – et leurs personnages – mettent en œuvre en prenant la parole sur la violence « ordinaire » faite aux femmes.