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Obscène, obscénités

Obscène, obscénités

Publié le par Camille Esmein (Source : Jamil DAKHLIA)

Obscène, obscénités

Colloque interdisciplinaire
Metz, 19-20 juin 2006
UFR Sciences humaines et Arts


Ce colloque vise à questionner les figures, modalités et enjeux de l'obscène et de l'obscénité sous plusieurs angles thématiques et disciplinaires.

Entre autres pistes envisageables (mais cette liste n'est pas exhaustive) :

Obscénités

L'objectif du colloque n'est pas de fournir une approche normative de l'obscène. Il ne s'agit pas de décréter ce qui peut être considéré comme obscène et ce qui ne l'est pas mais d'interroger la relativité d'une notion dont les acceptions ne cessent de varier selon les époques, les sociétés et les individus. Les études diachroniques comparatives et/ou interculturelles seront donc particulièrement appréciées.
L'obscénité peut aussi être confrontée avec d'autres catégories. Elle pourra notamment être mise en tension avec l'érotisme et la pornographie : laquelle de ces notions a-t-elle le plus à voir avec la transgression ? Quid de l'obscène en tant que débordement toléré voire favorisé par la société, à sa marge ?

Art et obscénité

Qu'est-ce que l'obscène et l'obscénité ? Les notions évoquent tout à la fois la pornographie, l'exhibition, ce qui choque et ce qui répugne. L'obscénité révèle la censure morale, le jugement, les limites morales. L'obscénité et l'impudeur s'opposent à la pudeur comme limite du sujet. L'obscène va-t-il dans le sens du montré et du nommé ? S'agit-il de la souillure de soi comme de l'autre, de tous les autres ?

Les oeuvres d'art excellent à exhiber l'obscénité des sentiments intimes, la chair, la mort, la monstruosité, l'immonde, la pornographie de la jouissance et de l'interdit, la torture de la chair et de l'excès en l'homme. L'obscène a pour fonction de perturber la construction géographique de la morale et de l'intolérance au corps vivant et mort. L'obscène est-il la limite du supportable ? L'obscénité n'existe-t-elle que dans l'esprit de celui qui la déteste et la condamne ? Avons nous-besoin de l'obscène parce que nous avons besoin de limite sous la forme de censure, d'interdit ? L'obscène n'existe-t-il que par la censure et la pudeur, la morale et la normalisation des moeurs ?
De nombreux artistes de l'image et des arts du spectacle franchissent avec certitude la barrière de la morale et de l'interdit. Comment alors envisager le rapport actuel de l'art à l'obscène et à l'obscénité de notre époque après la mort de masse, la politique des corps, le rapport à la chair et la nourriture dans l'excès?

Obscénité sous conditions

D'autres questions apparaissent sous d'autres angles. Comment l'obscène s'inscrit-il dans des processus sociaux et dans des dispositifs institutionnalisés (rites carnavalesques, place du bouffon) ?
Une esthétique de l'obscène est-elle envisageable ? Il est par exemple possible d'examiner cette esthétique sous l'angle de la réception critique et publique : scandales suscités par certaines oeuvres ou émissions, censure, procès, etc.

Par ailleurs, on pourra sonder les affinités de certains dispositifs artistiques ou communicationnels avec l'obscène. Pour autant que le mode de monstration soit un critère décisif, certains genres artistiques ou médiatiques (installations, presse à scandale, télé-réalité) sont-ils « par nature » plus obscènes que d'autres ? Plus globalement, certains médiums sont-ils plus propices à l'obscène : obscénité de la parole vs obscénité de l'écrit, obscénité de l'image vs obscénité de l'écrit, etc. ?

De l'obscène comme marché, à quoi bon ?

A travers les mises en oeuvre de l'obscène, quelles stratégies peut-on observer ? Dans quels cas s'agit-il d'une stratégie de distinction culturelle ou au contraire d'une visée démagogique et commerciale ? Dans quelles circonstances l'obscénité est-elle « payante » ? Dans quelle mesure et selon quels processus (décisionnels, sociaux, économiques, etc.) certains médias développent-ils une pragmatique de l'obscène pour répondre à la loi du marché?

Organisateurs:

Steven BERNAS: Steven.bernas@wanadoo.fr

Jamil DAKHLIA: Jamil.Dakhlia@univ-nancy2.fr

Prière d'expédier par courriel, avant le 10 mars 2006, votre projet d'intervention en 2 pages ainsi qu'un bref CV aux deux organisateurs.

Secrétariat du CREM : Sandrine Hugron, Séverine Vastel
Tél. : +33 (0)3 87 54 74 98 / Fax : +33 (0)3 87 31 55 06
Courriel : crem@univ-metz.fr