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Appels à contributions
Numéro 3 de la R.J.C.L.

Numéro 3 de la R.J.C.L.

Publié le par Camille Esmein (Source : Sébstien Baudoin)

L'ange ou la bête ? Bestiaires littéraires de l'Antiquité à nos jours

- Sous la direction de Sébastien Baudoin -

« Les chiens ne vivent pas longtemps, mais, afin de vivre beaucoup, ils brûlent les étapes de la vie, et ils courent très vite, comme des fous, vers la vieillesse et vers la mort. »

(Octave Mirbeau, Dingo, chapitre III).

L'animal a nourri l'imaginaire littéraire depuis l'Antiquité, faisant de cet autre étrange et parfois si familier une figuration de soi mis à distance. Monstres ou amis fidèles, doubles ou figures repoussoirs, les animaux entrant dans la matière littéraire permettent la représentation et l'épanouissement d'un symbolisme complexe.

- Sur le plan allégorique et mythologique, l'animal fait l'objet d'une représentation emblématique qui nourrit une volonté d'explication des phénomènes naturels ou métaphysiques mystérieux auquel l'homme s'est trouvé, et se trouve toujours confronté (Vie, mort, naissance du monde, phénomènes climatiques inexpliqués…). Sa fonction est alors à interroger dans sa capacité herméneutique et heuristique.

- Sur le plan psychologique, l'animal horrible (chauve-souris, rat, souris, araignée…) figure à la fois les peurs les plus ancestrales mais aussi les ombres noires de la psyché. Dans le miroir dépoli du bestiaire, l'auteur contemple avec recul l'étrangeté de son propre moi curieusement déformé et mis à distance. L'animal proche et familier (le chat, comme chez Colette ; le chien, comme le dingo d'Octave Mirbeau) représente souvent au contraire la face riante de l'être, cet alter ego qui permet de se rassurer soi-même dans une relation confiante aux autres.

- Sur le plan littéraire, l'animal a une fonction bien particulière dans l'ordre de la diégèse : personnage à part, car non humain, il peut tendre plus ou moins vers ce paradigme par l'entremise de formes hybrides et fantastiques (Loups-garous, hommes-oiseaux…) qui font naître l'inquiétude et polarisent l'attraction angoissante du récit. Il convient donc d'interroger la place et la fonction des animaux dans les oeuvres littéraires : sont-ils équivalents aux personnages humains ? En quoi diffèrent-ils de ces derniers ? Un rapport nécessaire des liens entre humanité et animalité nourrit donc les réflexions autour de l'insertion de la faune dans l'univers littéraire.

- Sur le plan des résonances sociales enfin, de La Fontaine à Mandeville, la métaphore animale connaît une fortune certaine aux XVIIe et XVIIIe siècles, investissant une réflexion sur la société dans laquelle évoluent les auteurs.

L'animal littéraire n'est ainsi jamais présent que pour lui-même, il est souvent investi d'une dimension allégorique, mythologique, psychologique, littéraire ou sociale qui dépasse sa simple représentation archétypale.

Pour ce troisième numéro de la Revue des Jeunes Chercheurs en Lettres, dirigé par Sébastien Baudoin, nous proposons aux chercheurs débutants de s'interroger sur l'animal et ses résonances en littérature, et cela dans tous les genres et selon toutes les modalités exploitées par les auteurs.

La vocation de la R. J. C. L. est de croiser les textes, mais aussi de métisser les approches et de tisser un réseau d'échanges interdisciplinaires et européens entre les jeunes chercheurs en sciences humaines. Aussi les contributeurs pourront-ils venir d'horizons universitaires variés et de pays divers : chercheurs en Lettres (modernes et classiques), mais aussi en Langues, en Philosophie ou en Histoire seront les bienvenus. Les seules exigences sont de travailler sur une oeuvre littéraire, française ou étrangère, et de rédiger en français.

L'équipe de la R.J.C.L. est composée de Laurent Angard (Université de Strasbourg), Guilhem Armand (Université de la Réunion), Sébastien Baudoin (Université de Clermont-Ferrand) et Morgane Leray (Université de Bordeaux). Ils ont pour collaborateur Alexandre Piffaut (Université Paris III).

Les articles seront à envoyer sous format Word, en Times New Roman, 12 ; ils n'excèderont pas 12 pages et seront envoyés avant le 20 octobre 2008 à l'adresse suivante : rjcl2@free.fr