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Nouvelle manga, Manfra, franga : influences diverses et mutuelles entre la manga et la BD

Nouvelle manga, Manfra, franga : influences diverses et mutuelles entre la manga et la BD

Publié le par Marc Escola (Source : Sylvain Rheault)

 

Nouvelle manga, Manfra, franga : influences diverses et mutuelles entre la manga et la BD

Au XIXe siècle, des artistes tels que Monet, Renoir, Gauguin produisirent des œuvres s’inscrivant dans le japonisme, c’est-à-dire qu’elles furent influencées par l’art et le style japonais. Van Gogh, grand admirateur des dessins d’Hiroshige, ira jusqu’à dire, dans une lettre à son frère, que « Tout mon travail est un peu basé sur la japonaiserie… ». L’influence des arts japonais chez les artistes européens n’est donc pas un phénomène nouveau, mais il connaît un essor exponentiel depuis que la télévision française commence à diffuser des animés japonais, dès 1972 en France. Tout comme c’était le cas au XIXe siècle, c’est d’abord l’art populaire qui séduit les esprits. Les animés étonnants de Tezuka Osamu (Le Roi Léo, La Princesse Saphir) et le manga à la fois poétique et violent d’Otomo Katsuhiro (Akira) ont ouvert la voie à une véritable invasion des écrans et des librairies francophones. En 2001, Frédéric Boilet publie une sorte de manifeste pour la nouvelle manga dans lequel il explique :
En m'appuyant sur les racines historiques et sociologiques de l'emploi du mot manga au féminin (7), je pense qu'il est possible d'en changer la perception : au delà "du" manga, une BD japonaise essentiellement grand public pour ados, il y a "la"  manga, une BD japonaise d'auteur, adulte et universelle, parlant des hommes et des femmes, de leur quotidien, une manga plus proche, par exemple, des films d'Ozu, de Doillon ou des romans de Yasushi Inoue, que des Chevaliers du Zodiaque ou de Luc Besson.
Boilet propose donc aux bédéistes européens d’explorer une voie nouvelle. Mais au-delà de l’esthétique et de la narration, des initiatives comme celle Boilet rappellent que le but et l’impact sont aussi économiques, tant pour les éditeurs (plus du côté japonais?) que les artistes (plus du côté français?).
Nous cherchons donc des articles qui traitent de la manfra, c’est-à-dire de la manga française, sous tous ses aspects.
Voici quelques sujets possibles mais non-limitatifs:
Étude des contextes du Manifeste de Boilet (support des maisons d’éditions, des institutions françaises, japonaises — motivations officielles et officieuses)
Étude des techniques ou des influences de la manga chez un auteur spécifique.
Étude de niches. Existe-t-il une manfra shojo et une manfra shonen? Des manfra hentai ou yaoi?
Étude de marché. Quels sont les impératifs de production et de vente?
Étude de la reception (quantitative et qualitative). Qui lit les manfra?
Études sur un auteur spécifique: Boilet, Vanyda, aurita, …
Comparaison de deux auteurs (de la manfra, ou de la manfra et de la BD).
Les statistiques de McCloud sur les différences entre les 6 transitions de case à case sont-    elles encore valables pour des auteur/e/s de manfra?
Étude de cas ailleurs dans la francophonie (Maghreb, Québec, etc.) et ses spécificités
Comparaison entre l’influence de la manga en France et dans un/d’autres pays?
Perception du Japon dans les manfra qui se passent au Japon (Orientalisme? Exotisme?)

Nous vous invitons à envoyer une proposition de 250 mots pour le 10 octobre à
Chris Reyns-Chikuma (reynschi@ualberta.ca )
ET Sylvain Rheault (sylvain.rheault@uregina.ca ).

Réponse pour le 20 octobre; article complet de 5000-6000 mots pour le 20 décembre; publication en ligne pour le 20 juin dans Alternative francophone (journal académique indexé dans plusieurs bases de données dont le MLA et DOAJ).