Essai
Nouvelle parution
Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation

Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation

Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation, Paris, PUF, coll. "Partage du savoir", 2006. Préface de Pascal Ory.

Cet ouvrage a reçu le prix Le Monde de la recherche universitaire.

Astérix est aujourd'hui traduit en 107 langues et dialectes et vendu à plus de 310 millions d'exemplaires à travers le monde. On ne peut plus invoquer seulement la parodie de "nos ancêtres les Gaulois", lorsque l'écho de la série dépasse ainsi le cadre national. Quelle part universelle demeure donc dans Astérix, qui résiste encore et toujours à la variété des traductions?

Nicolas Rouvière montre que la série interroge sans cesse la frontière incertaine entre la civilisation et la barbarie. Goscinny et Uderzo confrontent en effet une utopie villageoise démocratique à des régimes absolutistes voire totalitaires. Et chaque régime a un impact symbolique particulier sur la construction subjective des individus. une telle modélisation n'est pas sans lien avec l'histoire personnelle des auteurs, qui savent combien le vernis de la civilisation est fragile, dans les sociétés humaines.

Créée en 1959 en pleine vague gaullienne résistancialiste, la série fait un retour critique sur les compromissions des années de guerre, et s'amuse du tournant de l'histoire de l'individualité qui intervient en 1968.

De la chute d'Obélix dans la marmite, au couple incongru formé par Agecanonix et son épouse, l'auteur passe en revue tous les thèmes forts de la série. Une lecture stimulante et radicalement nouvelle, à la double lumière de l'anthropologie et de la psychanalyse.

Nicolas Rouvière est maître de conférence en littérature à l'IUFM de Grenoble.