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Neutralisation et inscription de la différence dans les modernités poétiques

Neutralisation et inscription de la différence dans les modernités poétiques

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Benoît Auclerc)

Salle F 01 – à partir de 9 H 30

Journée d'études organisée par le Centre d'Etudes Poétiques dans le cadre du programme de recherche de la Région Rhône-Alpes « Culture, patrimoine et création » (axe « Genre et culture »)

Présentation

« Une poésie qui aurait un genre ? Si le genre est l'indice linguistique de l'opposition politique - au sens étymologique du mot - entre les sexes, il n'y en a qu'un. Puisque le masculin n'est pas seulement le masculin mais le général. Il y aurait donc le général et le féminin » (Liliane Giraudon et Henri Deluy, Poésies en France depuis 1960 - 29 femmes - une anthologie).
Poser la question du genre (gender) dans l'écriture ne va pas de soi et, puisque « je est un autre », il semble entendu pour les modernités poétiques que le sexe de l'écrivain est étranger au fait de l'écriture, l'« écriture blanche » (Barthes) apparaissant comme un horizon d'autant plus désirable que l'on s'éloigne de l'épanchement subjectif, de la confidence intime et des particularisations biographiques, biologiques, etc.
Pourtant, les problématiques de genre (gender), par la redéfinition du « général » dont elles sont porteuses, semblent en ce point recouper la question du genre littéraire - l'évidente naturalité de « la poésie » et du « sujet » faisant elle aussi l'objet d'une remise en cause parfois violente depuis la fin du XIXe siècle. Malgré leur refus d'une spécification thématique ou formelle des écrits de femme, L. Giraudon et H. Deluy sont ainsi amenés à reconnaître le nécessaire compte tenu des genres (gender) pour rendre compte des poésies et « sortir les textes écrits par des femmes d'un certain ghetto », à partir de ce constat : « Il y a longtemps que la littérature française - dans le domaine de la prose - donne à lire de grands écrivains-femmes. Beaucoup moins de la poésie ». Poser la question du genre, ce n'est donc pas revenir à un biographisme anachronique ou essentialiser des identités historiquement et culturellement construites, mais bien considérer une question qui se pose à celle ou celui qui écrit, à celle ou celui qui lit.
Des tentatives pour fonder une « poésie féminine » à la tension vers une écriture neutre n'excluant pas « la confusion des genres » (A.-M. Albiach), il s'agira donc durant cette journée d'explorer diverses stratégies de neutralisation et / ou d'inscription des genres dans l'écriture, de la fin du XIXe siècle à l'extrême contemporain.
B.A.


Programme :

Matinée

9 H 30 : Accueil des participants et présentation de la journée
10 H : Virginie Lalucq : « L'écriture poétique comme transgenre(s) ».
10 h 30 : Patricia Izquierdo : « Renée Vivien, une écriture de la transgression ».
Discussion – pause
11 H 30 : Benoît Auclerc : « Il donc - Sur Danielle Collobert »

Après-midi :

14 h : Martin Richet : « Sur Gertrude Stein »
14 H 30 : Jean-Marie Gleize : « La confusion des genres (A.-M. Albiach) »
Discussion – pause
15 h 30 : Liliane Giraudon : « Mes dessins sont mes dessous ».

16 H 30 : Lectures de Liliane Giraudon, Virginie Lalucq et Martin Richet.