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Narcisse à l'écran

Narcisse à l'écran

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Benedicte Brémard)

 

Centre d'Études et de Recherches sur les Civilisations et les Littératures Européennes

Composante de l'unité de recherche H.L.L.I. - E.A. 4030

 

 « Narcisse à l'écran »

 

Symposium international et interdisciplinaire à Boulogne-sur-Mer Du mardi 29 au mercredi 30 novembre 2011

Université du Littoral-Côte d'Opale (Boulogne-sur-Mer)


Organisé par Bénédicte Brémard (MCF en Espagnol, ULCO), Julie Michot (MCF en Anglais, ULCO) et Carl Vetters (PR en Sciences du langage, ULCO) Comité scientifique Nathalie Bittinger (Agrégée de Lettres, Université Lille 3) Françoise Heitz (PR en Espagnol, Université de Reims) Patrick Louguet (PR en Esthétique et histoire du cinéma, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis)


Avec l'avènement du parlant, le cinéma, cet art encore naissant au début du XXe siècle, n'aura de cesse jusqu'à nos jours d'explorer les multiples voies qui lui sont offertes pour apprendre à dire je.


De la confession – même émise d'outre-tombe – érigée en canon par le film noir (Sunset Boulevard) au journal intime mariant caméra et stylo (Nanni Moretti), l'éventail des apparitions du je à l'écran est aussi large que les genres, les époques et les aires géographiques qu'il recouvre.


Dans la continuité des précédents symposiums Quand le cinéma prend la parole et L'écran-palimpseste : cinéma et intertextualité (Les Cahiers du Littoral n°8 et n° à paraître) nous nous intéresserons donc aux modalités d'énonciation du je au cinéma, poursuivant ainsi la réflexion amorcée précédemment sur la voix et le langage ainsi que sur le dialogue du cinéma avec lui-même.


L'objectif de la caméra ne ressemble-t-il pas à s'y méprendre à cette étendue d'eau où, croyant reconnaître l'image si désirable d'autrui, Narcisse se perdit ? Combien de films mettent ainsi en scène des alter ego du réalisateur absorbés tragiquement par leur soif de filmer ? Le mythe antique est alors revisité par le 7è art sur un mode qui frôle parfois le fantastique (comme dans l'oeuvre-culte de la Movida espagnole, Arrebato d'Iván Zulueta). La fusion des deux côtés du miroir est encore plus frappante lorsque le réalisateur passe de l'autre côté de la caméra... dans le rôle d'un réalisateur en train de tourner un film, comme le firent Truffaut (La Nuit américaine) ou Allen (Hollywood ending). Loin pourtant de se croire doués de tous les pouvoirs, ces Narcisse sur pellicule s'avouent dotés de réels ou fictifs handicaps qui ne les mettent guère en valeur : la surdité réelle de l'un, la cécité momentanée et psychosomatique de l'autre ramènent ces deus ex machina à une dimension humaine et ne cessent de rappeler que l'écran cinématographique n'est qu'un beau miroir... aux alouettes.


On pourra ainsi réfléchir sur la nouvelle lecture du mythe et de sa morale proposée par les cinéastes : en franchissant la frontière de l'écran, les Narcisse du 7e art risquent à leur tour de s'égarer dans des jeux de miroirs qui n'ont rien à envier à l'art baroque.


Les propositions de communications, rédigées en français, sont à envoyer par courrier électronique avant le 30 juin 2011 à carl.vetters@univ-littoral.fr sous forme d'un résumé d'une demi-page A4 accompagné d'un bref curriculum vitae.


À l'issue du Symposium, les textes des communications seront examinés par les Comités d'Organisation et Scientifique en vue de la publication des Actes.