Sciences & magie
Nicole Masson, Maguy Ly
DATE DE PARUTION : 29/08/12 EDITEUR : Chêne (Editions du) COLLECTION : Esprit XVIIIe ISBN : 978-2-8123-0669-3 EAN : 9782812306693 PRÉSENTATION : Relié NB. DE PAGES : 240 p
Au siècle des Lumières, tout est paradoxal : on s'intéresse aux « merveilles de la Nature » pour pouvoir mieux prouver l'existence de Dieu, et tous les académiciens des sciences croient encore à l'existence des sirènes. On décrit très minutieusement des expériences scientifiques étonnantes, comme celle essayant de déterminer si les cailloux ont la capacité de se reproduire. Les débuts de l'électricité, les observations au microscope, les études systématiques des animaux et leur classification, quelques grandes avancées scientifiques datent pourtant de cette époque et annoncent le siècle positiviste qui suivra.
Du coup, les noms de charlatans se mêlent à ceux des vrais savants comme Cagliostro, Buffon ou Réaumur. Ce nouveau titre de la collection Esprit XVIIIe, mêle de multiples sources et fait la part belle aux journaux du temps.
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Dans Libération du 14/9/12, on pouvait lire ce billet:
Par FABRICE DROUZY
Un livre qui est aussi un joli petit objet. Couverture molletonnée imitation cuir, tranche dorée, typographie et gravures d’époque, dans un format rappelant les petits ouvrages traînant dans les boudoirs des salons littéraires du siècle des Lumières… Science & Magie est une compilation d’extraits de journaux, de mémoires, d’articles de dictionnaires et de pages littéraires publiées à la veille de la révolution. On y parle de microscopes et d’électricité, de poissons volants, d’alchimie, de volcans, d’observation des astres, de prodiges et de magnétisme, de miracle et de science… Une monographie où «les pluies miraculeuses», «poudres muettes» et «nains très extraordinaires» alternent avec les descriptions et analyses d’authentiques savants ou écrivains tels Buffon, Diderot ou Voltaire.
Bref, un état des connaissances qui, avec ses balbutiements et erreurs, fait parfois sourire (on relèvera la docte dissertation de Jean-Jacques Dortous de Mairan, analysant les causes de la lumière des phosphores et concluant sans doute aucun «que c’était bien du feu qui sortait des yeux d’Alexandre le Grand dans le fort de la bataille…»), mais qui témoigne de la soif de savoir, la volonté de comprendre et la tonicité intellectuelle d’un siècle sur le point de basculer dans l’âge moderne.
Un siècle d’encyclopédistes qui, après un millénaire d’ignorances et d’interdits théologiques, jette les bases d’un nouveau monde physique, rationnel et géographique, en attendant de s’attaquer à la politique et la religion.