Actualité
Appels à contributions
Mythologies mac orlaniennes

Mythologies mac orlaniennes

Publié le par Marielle Macé (Source : CERR, Université de Picardie Jules-Verne)

Le dernier colloque consacré à Pierre Mac Orlan s'était tenu à Paris en 1982 pour le centenaire de sa naissance ; en 2007, l'Université de Picardie-Jules Verne proposait une journée d'études consacrée à trois de ses romans. À quarante ans de la disparition de l'écrivain, anniversaire qui sera commémoré à Péronne, sa ville natale, les 26 et 27 juin 2010, nous voyons le temps venu de proposer une réflexion plus générale et plus distanciée sur une oeuvre qui n'a nullement sombré dans l'oubli et sur un auteur qui a assuré habilement sa survie littéraire.

Pourquoi lire Mac Orlan aujourd'hui ? Pour tenter d'apporter quelques réponses à cette question, un colloque international se tiendra à Péronne du 6 au 8 octobre 2011, organisé par le Centre d'Études du Roman et du Romanesque de l'Université de Picardie-Jules Verne, avec le soutien de la ville de Péronne.

En 1923, André Malraux voyait la figure de Pierre Mac Orlan comme celle d'un « sorcier craintif et sensuel qui, le soir, après de longues promenades à travers la ville bruyante, cherche dans la solitude des formules définitives d'exorcismes ». Cette belle image illustre bien la position littéraire de Pierre Mac Orlan, observateur lucide du vingtième siècle et inventeur de formules littéraires fertiles, telles que « le fantastique social », « l'aventurier passif » ou le « décor sentimental ». Si, comme l'écrivait Roland Barthes, « le mythe transforme l'histoire en nature », Pierre Mac Orlan est par excellence un écrivain des mythologies, extrêmement habile à naturaliser les figures et les décors. À ce titre, il mérite d'être relu et considéré autrement qu'en bon artisan du roman d'aventures maritimes ou coloniales, en véritable amplificateur des sensibilités artistiques de son temps, capable, comme il l'a dit lui-même excellemment de « donner des souvenirs à ceux qui n'en ont pas ».

Ce colloque propose donc de réfléchir aux diverses interactions entre la singularité d'une oeuvre individuelle et les résonances d'une mythologie collective. On pourra ainsi s'intéresser aux mythes littéraires revisités (Faust dans Marguerite de la nuit par exemple), aux mythologies nées de l'histoire comme celles de la guerre ou de l'aventure coloniale, à la dimension mythiques des lieux (le Montmartre du début du siècle ou les métropoles de l'Europe), au traitement des personnages souvent érigés en figures (le légionnaire, la prostituée, l'assassin…), sans oublier le mythe que l'écrivain a délibérément construit et entretenu autour de sa propre personne. La question des mythologies constitue donc une perspective fédératrice et une problématique spécifique : nous souhaitons qu'elle permette à chaque intervenant d'aborder l'oeuvre en fonction des préoccupations qui sont les siennes ; nous souhaitons aussi contribuer à une réflexion sur la manière dont se construit un imaginaire singulier, qui se nourrit de son époque et qui la transcende.

Conformément aux priorités du Centre d'Études du Roman et du Romanesque, on se montrera particulièrement attentif au rapport entre mythologies et romanesque, sans oublier pour autant la diversité d'une oeuvre qui compte également de belles réussites dans les domaines de la poésie, de la chanson, de la chronique ou de la critique. Le colloque fera appel aux meilleurs spécialistes français et étrangers, mais donnera aussi la parole à des lecteurs, écrivains ou acteurs culturels, qui ont eu l'occasion de croiser l'oeuvre de Mac Orlan, contribuant aux diverses approches de ses troublants mystères.

Bernard Baritaud, professeur agrégé (H) à la Sorbonne

Philippe Blondeau, maître de conférences à l'IUFM d'Amiens.

Les propositions devront être adressées avant le 31 octobre 2010, sous forme d'un résumé d'une dizaine de lignes, à :

Bernard Baritaud, 7 rue Bernard de Clairvaux, appartement 19, 75003 Paris.

ou Philippe Blondeau, p.a.blondeau@orange.fr