La violence politique de la musique suscite aujourd’hui un vif intérêt, stimulé par les contacts de plus en plus fructueux entre musicologues, ethnologues et historiens, qu’ils se réclament ou non de ce qu’on appelle désormais les sound studies : le récent numéro de la revue Critique, dirigé par Marielle Macé, invite à découvrir quelques-uns de ces travaux, en même temps qu'un hommage à Umberto Eco. La Revue musicale OICRM fait paraître de son côté "Mémoire musicale et résistance. Autour du Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion", qui explore les dimensions de résistance propre à la création artistique dans une situation extrême comme celle des camps de concentration, en révélant au grand public un document musico-théâtral exceptionnel : Le Verfügbar aux Enfers, opérette-revue sans partition, rédigée avec l’aide de ses compagnes d’infortune par l’ethnologue française Germaine Tillion à l’automne 1944, alors qu’elle était détenue comme résistante au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück.