L'école doctorale "Europe latine / Amérique Latine" de l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle organisera le jeudi 24 novembre 2011 une journée d'étude intitulée:
« Multiculturalisme et art : expression et influence des voix du divers »
Notre monde est aujourd'hui marqué par la globalisation (Arjun). Souvent perçus négativement car acculturants, les échanges, parfois sous forme de transferts, peuvent aussi être considérés comme un enrichissement. Cette forme d'universalisation existait déjà si l'on se réfère à l'Amérique coloniale, le modèle européen ayant été transposé d'un point de vue social, politique et économique sur le continent américain.
Cette journée d'étude souhaite se concentrer sur les modes d'expression des minorités ethniques et des immigrants ou sur l'influence culturelle exercée sur la création des « majorités ethniques ». Les périphéries intègrent le centre, qui laisse émerger les voix dissonantes, les voix du divers, ex-centrées (Bhabha), les regards obliques. Ces angles de vision créent une dissonance qui nous intéresse particulièrement. Selon l'époque, ces voix du divers apportent une dynamique, une connaissance traditionnelle et une nouvelle conception du monde d'une richesse infinie.
Les territoires latins en Europe et latino-américains sont de véritables mosaïques culturelles. Toutefois, la question des porosités se posent. L'Europe a renié, dès les premiers temps du colonialisme américain cette diversité. Nous pourrions aller jusqu'à dire, de façon polémique, que l'Europe souhaite fermer ses frontières tandis que l'Amérique latine s'inscrit dans un mouvement de reconnaissance constitutionnelle du multiculturalisme. A notre époque marquée par le déplacement, on assiste à un dépassement des frontières constamment franchies, mais paradoxalement bloquées pour une partie de la population. Nous ne tenterons pas d'expliquer les causes historiques de cet agissement. Nous essaierons de trouver des éléments de réponses à ces actes à travers le choix d'une forme d'expression littéraire ou artistique. Ainsi, nous chercherons à définir l'étranger, le migrant, l'autochtone, le citoyen.
Cette journée d'étude se propose de revenir sur l'émergence des regards obliques dans la culture coloniale (XVIe-XVIIIe siècle) et dans la culture impérialiste (XIXe-XXIe siècle), questionnant ainsi les notions de tolérance, d'intégration, de nationalité, de communauté ou de cosmopolitisme.
Nous pourrons nous interroger sur :
- La question des communautés recréées et déplacées: les cultures transcendent-elles le colonialisme ou le nationalisme ? Etranger/ citoyen : sentiment de nationalisme, communautarisme, cosmopolitisme. Comment exprime-t-on son appartenance ethnique?
- Une réflexion sur les notions d'étranger et d'autochtonie (comparaison Europe / Amérique latine : il est bon d'être étranger et mauvais d'être autochtone en Amérique latine, mais bon d'être autochtone et mauvais d'être étranger en Europe - Persistance du racisme), migrant (positif en Amérique Latine - dans les pays du Sud, négatif en Europe et dans les pays du Nord, où une persistance des relations coloniales).
- Transferts, circulation des modèles. Inspiration des voix du divers sur des artistes de la majorité ethnique.
- Formes d'expression favorables aux regards obliques : le théâtre, la peinture, art de rue, graffiti, etc.
Ces pistes sont non exhaustives. Cette journée d'étude sera transdisciplinaire : nous mettrons en avant les études de cas littéraires et artistiques pour faire la part belle aux voix du divers et prendrons également en compte les études théoriques, politiques ou sociologiques, qui vous semble éclairer la problématique du cosmopolitisme et des voix du divers. Cependant, nous invitons et encourageons les futurs intervenants à prendre comme support d'étude le cas des arts plastiques et des arts visuels.
Les propositions constituées d'un titre, d'un résumé de 20 lignes et d'une bibliographie succinte sont à soumettre avant le 15 septembre 2011, à Héloïse BEHR et Roxanne MAMET aux adresses h.soulardbehr@gmail.com et roxannefanymamet@gmail.com