Questions de société
Motion des 3 conseils de l'université d'Orléans

Motion des 3 conseils de l'université d'Orléans

Publié le par Camille Esmein (Source : Gérard Guillaumet)

MOTION ELABOREE PAR LES MEMBRES DES TROIS CONSEILS CENTRAUX

Des réformes engageant l'avenir de toute l'Université française dans plusieurs de ses aspects essentiels – répartition des moyens financiers et humains, formation des futurs professeurs, modification du statut des enseignants-chercheurs – sont en cours. Toutes sont des réformes structurelles de grande ampleur qui sont destinées à transformer considérablement le fonctionnement des universités et le métier des enseignants, du primaire au supérieur. A ce titre elles exigent une réflexion approfondie, des concertations multiples, une mise en oeuvre progressive et graduée. Bien au contraire, ces réformes sont décidées dans la précipitation et sans réelles négociations, ce qui ne peut  conduire qu'à l'échec et à la détérioration de la qualité du service public de l'enseignement, de la formation et de la recherche.

Les trois Conseils Centraux de l'Université d'Orléans (CA, CEVU, CS) s'élèvent et protestent avec la plus grande vigueur contre :

1.      L'accumulation de ces réformes structurelles et la précipitation dans laquelle la tutelle ministérielle demande de les mettre au point et de les appliquer.

2.      L'incohérence de la nouvelle répartition des moyens entre les universités selon les critères du tout récent modèle SYMPA, qui aboutit, pour l'Université d'Orléans en 2009 à :

·         une « augmentation »  en trompe-l'oeil de 3.4%, « accroissement » parmi les plus faibles de l'ensemble des universités françaises allant à l'encontre des besoins de l'établissement et du rôle territorial qu'il doit jouer, alors que ce rôle est primordial pour l'Université d'Orléans qui participe au développement des territoires sur 4 départements et  est pleinement impliquée dans sa Région;

·        la disparition de 6 postes, et d'autres annoncées pour les prochaines années, ce qui va amoindrir la capacité de l'université à réussir son passage vers l'autonomie, et ce qui dénie aux personnels le rôle qui est le leur dans notre établissement.

3.      Les conditions dans lesquelles s'effectue la « masterisation » de la formation des enseignants :  

·        Sur le fond : par exemple : l'affaiblissement des compétences disciplinaires des futurs enseignants des collèges et lycées, ainsi que la disparition des stages effectués en responsabilité, privant par là les futurs enseignants d'une réelle expérience pratique

·        Sur la forme : une demande de remontée des maquettes à la mi-février alors même que les modalités  des concours des professeurs du second degré ne sont pas connues .

4.      La rédaction actuelle du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs, inacceptable en l'état :

·        L'absence de critères rigoureux et justes pour l'évaluation des enseignants-chercheurs ;

·        L'enseignement réduit à une variable d'ajustement dans le cadre  de la modulation des services.

5.      Les attaques répétées contre la recherche publique, qui font que l'Université ne pourra pas soutenir tous les laboratoires et toutes les disciplines représentés notamment au CNRS, dont le démantèlement se poursuit.

En conséquence, les trois conseils centraux de l'Université d'Orléans demandent :

a.      La reconsidération du modèle SYMPA en concertation avec les acteurs de la vie Universitaire afin de tenir compte des spécificités disciplinaires et territoriales de chaque université.

b.      Le rétablissement des postes supprimés.

c.      Un moratoire d'un an sur la réforme de la formation des enseignants, déjà demandé par le CA du 7 novembre 2008. Ce moratoire doit permettre un approfondissement des concertations sur le contenu de la réforme et sur son application. Les concours pour l'année 2009-2010 doivent donc être maintenus dans leur forme actuelle.

d.      Le retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs dans sa forme actuelle et l'ouverture d'une négociation sur la nécessaire réforme de ce statut datant de 1984, conformément à la motion déjà votée par le CA le 19 décembre 2008. Cette réforme  doit reposer sur une évaluation de l'ensemble des missions des enseignants-chercheurs et prendre en compte toutes ces missions.

e.      Le maintien de la continuité thématique du CNRS en étroite collaboration avec tous les partenaires, particulièrement l'Université.

MOTION ADOPTEE AU CA LE VENDREDI 23 JANVIER 2009.