De Saint-Domingue à l'Italie : Moreau de Saint-Méry, ou les ambiguïtés d'un créole des Lumières
Colloque
Atrium, Fort-de-France
10-11 septembre 2004
Organisé par la Société des Amis des Archives et les Archives départementales,
Avec le concours de l'Université Antilles Guyane (laboratoire AIHP)
Dans le cadre du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti
Programme prévisionnel
Accompagnant l'exposition organisée par les Archives départementales, le colloque éclaire le développement et la crise de la société coloniale en Haïti, à travers la vie et l'oeuvre de Moreau de Saint-Méry. Le colloque se veut un apport critique à l'histoire des représentations sur le Nouveau monde.
Les actes du colloque, à paraître en mars 2005, constitueront un apport conséquent à la connaissance de la formation coloniale d'Haïti.
Pourquoi Moreau ?
Malgré le caractère exceptionnel de son oeuvre, Médéric Louis Elie Moreau de Saint-Méry est emblématique pour bien des raisons : il rappelle les liens qui attachent Saint-Domingue à la Martinique, dont le gouverneur eut autorité sur la grande île jusqu'en 1714, il donne un point de vue créole sur les développements de la colonisation en Amérique.
A travers le regard et l'oeuvre de Médéric Moreau de Saint-Méry, issu d'une famille notable martiniquaise, juriste éclairé, membre de l'élite coloniale agissante de part et d'autre de l'Atlantique, homme cultivé et pétri de l'esprit des Lumières, enfin acteur majeur, mais oublié, de la première Révolution parisienne en 1789, nous pouvons saisir les mécanismes politiques, économiques et juridiques, les ambiguïtés et les blocages de la société domingoise.
Les historiens d'Haïti ne s'y sont pas trompés, en puisant largement dans les documents publiés dans ses deux grands ouvrages, intimement liés : les Loix et constitutions de l'Amérique sous le vent, et la Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'isle Saint-Domingue.
Si Moreau fut, au reste, un tenant du conservatisme en matière de politique coloniale pendant les années décisives de 1789-1792, son oeuvre qu'on peut qualifier de scientifique se veut objective.
Pourquoi commémorer ?
Que commémore-t-on à l'occasion de ce bicentenaire de l'indépendance haïtienne ? Il nous paraît opportun de faire ce retour en arrière sur l'histoire de la « perle des Antilles ». Moreau de Saint-Méry, ne soupçonnait pas que l'« îsle infortunée dont la splendeur passée étonnera les races futures » deviendrait au contraire le symbole de la lutte victorieuse pour la liberté, et exercerait une fascination durable sur les grands noms de l'histoire caribéenne et européenne, de Victor Schoelcher à Césaire, en passant par C.L.R. James.
Jeudi 9 septembre
Table ronde animée par Elisabeth Landi : Histoire et commémoration : Pourquoi commémorer l'indépendance haïtienne ?
Avec Pierre Buteau, David Geggus, Gérard Barthélémy, Jacky Dahomay, Marcel Dorigny.
Vendredi 10 septembre
Allocution d'ouverture du colloque par Claude Lise, sénateur de la Martinique, président du Conseil général
Présentation générale du colloque
Pierre BUTEAU Historien
Moreau de Saint-Méry, entre insularité et modernité
Moreau, un créole des Lumières
Vincent HUYGHUES-BELROSE Docteur en Histoire, Docteur d'Etat ès Lettres et Sciences humaines
Moreau de Saint-Méry, arpenteur créole de Saint-Domingue
Gérard Gabriel MARION
Moreau, le droit au service de la spécificité coloniale
James E. MC CLELLAN
Moreau de Saint-Méry et la « machine coloniale »
Culture et patrimoine
Lucien ABENON Modérateur
Gérard BARTHELEMY Anthropologue
Deux regards sur la société coloniale de Saint-Domingue à la fin du XVIII : Moreau de Saint-Méry - Descourtilz
Danielle BEGOT
La notion de patrimoine chez Moreau de Saint-Méry
Bernard CAMIER
La musique coloniale dans Moreau de Saint-Méry
Moreau, loin de Saint-Domingue
Léo ELISABETH Historien, Président de la Société d'Histoire de la Martinique
Aspects de la mission de Moreau de Saint-Méry dans le duché de Parme (1800-1806)
Monique POULIQUEN Conservateur en chef honoraire du Patrimoine
Le « Voyage aux Etats-Unis » 1794-1798, de Moreau de Saint-Méry
Samedi 11 septembre
Liberté et égalité : la question des gens de couleur et de l'esclavage
Cécile CELMA Modérateur
John GARRIGUS
Moreau de Saint-Méry et le patriotisme créole à Saint-Domingue
Jean-Michel DEVEAU Professeur des universités
Le marronnage à la veille de la révolution
Dominique ROGERS Maître de conférences à l'université Antilles-Guyane
Entre encyclopédisme et préjugés : Moreau de Saint-Méry et les libres de couleur de Saint-Domingue
Stewart KING
Moreau, les hommes de couleur libres et la profession des armes
Moreau de Saint-Méry, Révolution et colonies
Marcel DORIGNY Maître de conférences
Moreau de Saint-Méry : un colon dans la Révolution parisienne (1788-1792)
Vertus SAINT-LOUIS
Moreau et la peur de la philosophie
David GEGGUS
Moreau de St Méry et la Révolution de Saint-Domingue
En guise de conclusion
Dominique Taffin
La fortune de Moreau de Saint-Méry dans l'historiographie haïtienne
L'année haïtienne au Conseil général
L'exposition Des constitutions à la Description de Saint-Domingue, accompagnant le colloque est visible aux Archives départementales jusqu'au 20 septembre 2004. Une visite spéciale vous est proposée le 10 septembre à 18h30.
Elle sera suivie d'un cocktail
Une deuxième exposition pédagogique, itinérante, qui traite de l'histoire haïtienne au XIXe siècle, mettant en valeur les efforts et les échecs de la construction de la première république noire, et esquissant le regard souvent intrusif des nations étrangères sur Haïti sera disponible pour les établissements scolaires à compter de novembre 2004
La bibliothèque Schoelcher propose au mois d'octobre des animations sur la littérature haïtienne dans le cadre du Salon du livre (à partir du 12 octobre 2004).
Informations pratiques
Le colloque se déroulera à l'Atrium, salle Frantz Fanon, le 10 septembre et le 11 septembre.
Il est prudent de réserver au 0596 63 88 46 ou en remplissant le bulletin ci-dessous et en le retournant aux Archives départementales.
Colloque organisé par la Société des Amis des Archives et le Conseil général de la Martinique, Archives départementales.
Avec le soutien de la Direction régionale des Affaires culturelles, du Conseil régional, du groupe Bernard Hayot.