Questions de société
Montréal:

Montréal: "Université policière" - épisode 1 (universitv.tv - 27/0812)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Poolp)

C'est la rentrée à l'Université de Montréal aussi! (video universitv.tv)

Université policière - épisode 1 - 27 août 2012

Date de diffusion : 29 août 2012

Voir la video. Production : Universitv

Lundi avait lieu le retour en classe forcé, judiciarisé par le gouvernement Charest afin d’abroger les efforts de la lutte étudiante inentendue depuis le mois de février. Plusieurs associations étudiantes de départements distincts de l’Université de Montréal avaient toutefois voté en assemblée générale, une semaine auparavant, le maintien de la grève. Des piquetages ont donc été entamés aux cours de ces départements dès 8h30. Les professeurs face à la décision des étudiants prise démocratiquement en assemblée, et face à une minorité d’étudiants désireux de retourner en cours, se sont retrouvés sous la pression de la loi 12. Menacés en autre d’une amende de 10 000 dollars s’ils refusent de donner leur cours, beaucoup se sont retrouvés forcés de faire classe dans un environnement ignoble sous la pression des agents de sécurité ou de la police, enlevant ainsi toute valeur, toute crédibilité à la démocratie étudiante.
Afin de faire respecter l’injonction, l’effectif des agents de sécurité a été renforcé. Ils se sont donc adonnés à du profilage, à de intimidation, du fichage d’étudiants par images vidéos et prises de notes. Ces « mercenaires », mandatés par Guy Breton, ont été jusqu’à utiliser la force en étranglant des étudiants. D’autres étudiants ont été séquestrés dans une salle pendant des heures en attendant les « renforts » surnuméraires de policiers appelés à la demande du rectorat. Les étudiants de l’UdeM ont résisté de leur mieux à la loi 12 appliquée pour la première fois par le SPVM.
Pendant que des cours se donnaient dans les classes, des étudiants ainsi que des professeurs, la directrice du département d’études cinématographiques, et le doyen de la faculté d’Art et Sciences ont été pris en souricière par la police dans un couloir de l’université. Ils y sont demeurés durant trente minutes, le SPVM n’a pas donné de motif, procédé à des arrestations ou émis d’amende.
Après cette journée davantage policière qu’universitaire, l’UdeM n’a pu s’empêcher de déclarer dans un communiqué sur internet: « Bilan positif: 98% des cours se sont donnés. Pour les cours du lendemain; consultez les horaires ci-dessous ».
Les étudiants en grève exerçaient leur droit de faire respecter le vote démocratique de leurs assemblées générales. L’inexistence de la démocratie semble être une chose de positive pour le rectorat de l’Université de Montréal. Il n’était nullement question par les étudiants en grève d’empêcher la tenue des autres cours plus ou pas en grève.
L’UdeM a l’habitude de bafouer ses étudiants mais cette rentrée dépasse toutes les limites, l’université ressemblait plus à une prison qu’à un lieu d’échange et de réflexion.
Le lendemain, c’est l’anti-émeute qui débarquait au pavillon Jean Brillant.