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Monstre aimé

Monstre aimé

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Dans Dialectique du monstre. Enquête sur Opicino de Canistris (éd. Zones sensibles), S. Piron s'interroge sur les "anachronismes violents" auxquels se prêtent presque inévitablement les dessins d'Opicino de Canistris : régulièrement sollicités par des expositions d'art contemporain, ces représentations sont plus difficiles à situer au sein de l'art médiéval. Elles mettent certes en jeu ces deux innovations visuelles majeures du XIVe s. que sont la cartographie du pourtour des terres et le portrait individuel, mais au lieu d'être traitées séparément, ces deux conventions sont intégrées au point de ne produire qu'une unique représentation : les corps et les visages se coulent dans les contours des continents, tandis que d'autres formes émergent des étendues marines.

De son côté, le plus célèbre médecin de la Renaissance ne nous a pas laissé que des traités de chirurgie et des planches d'anatomie: en rééditant Des monstres et prodiges d'Ambroise Paré (Folio), M. Jeanneret vient nous rappeler que l'époque des cabinets de curiosités fut d'abord celle d'une fascination pour le morbide et le merveilleux, et l’infinie variété d’un monde dont la logique nous échappe. Rappelons à cette occasion le bel essai de J.-M. Delacomptée, Ambroise Paré. La main savante (Gallimard, coll. "L'un et l'autre").