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Modernités du suranné

Modernités du suranné

Publié le par Marielle Macé (Source : Jean-Christophe Valtat)

CRLMC-Université Blaise Pascal


Programme " Vieillir "


JOURNÉES DÉTUDE : MODERNITÉS DU SURANNÉ


28-29 Avril 2004
Université de Clermont-Ferrand


Depuis le chiffonnier héroïque de Baudelaire " pliant sous un tas de débris ", ou le Rimbaud dUne saison en enfer avouant son goût pour " la littérature démodée ", les " romans de nos aïeuls ", les " opéras vieux ", les " boutiques fanées " et revendiquant la " vieillerie poétique " comme une des sources son alchimie du verbe, jusquau surréalisme du paysan du Paris dAragon dont Benjamin écrivait que " le premier, il a mis le doigt sur les énergies révolutionnaires qui se manifestent dans le suranné " ou à LUlysses de Joyce que Lewis accusait de se complaire dans un " district temporel " fait dune masse de rebuts hétéroclites du passé, il semble que toute " modernité " littéraire saccompagne, parallélement au recyclage éventuel des grands mythes et des grands textes, dune fascination nostalgique pour les détritus et les sous-produits rapidement périmés de la culture industrielle. Loin dêtre un trait dépoque, ce mouvement na cessé de saccentuer,
Cette nostalgie peut sapprécier, peut-être, en regard des mutations historiques que subit la littérature, comme lart en général, dans un contexte où elle se sent elle-même soumise aux lois de la concurrence, aux décrets péremptoires de la mode, rejetée sur les marges de la sous-culture (dans lidentification avec les figures du cirque ou du music-hall, tel le " vieux saltimbanque "), se vivant elle-même comme démodée, sinon déchue, se reflétant elle-même, à travers ces objets ignobles ou inactuels, comme le double lieu dune perte et dun sauvetage. Alchimiste doublé dun chiffonnier, lécrivain moderne doit se résoudre à faire les poubelles, afin de se persuader quil ny a pas été lui-même jeté sans reste.
Cest sur les figures et les raisons de cette intégration et de la négation par la littérature, et plus largement lesthétique, moderne et contemporaine, de sa propre décrépitude, sous ces forme du " suranné ", du " démodé " ou du " déchet ", que cette journée détude, organisée au mois davril 2004 par le centre de Recherches sur la Littérature Moderne et Contemporaine dans le cadre de son programme " Vieillir ", souhaite sinterroger.
Merci de nous faire parvenir par e-mail aux adresses ci-dessous avant le 1er décembre un résumé détaillé des éventuelles propositions dintervention.


Valéry Hugotte (Bordeaux III) vhugotte@club-internet.fr
Jean-Christophe Valtat (Clermont II) JCVALTAT@aol.com