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Mobilisation et médiation de l'objet technique dans la production de soi

Mobilisation et médiation de l'objet technique dans la production de soi

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Charles Perraton)

Mobilisation et médiation de l'objet techniquedans la production de soi

Sousla direction de :

CharlesPerraton (Communication sociale et publique, UQAM)

OumarKane (Communication sociale et publique, UQAM)

FabienDumais (doctorant en communication, UQAM)

Colloque annuel du GERSE (Groupe d'études et de recherchesen sémiotique des espaces),

Les 22 et23 octobre 2011 à l'Université du Québec à Montréal.

La maîtrise de l'objet technique a pour corollaire lamobilisation du corps. Par exemple, pour jouer à un jeu vidéo, le joueur doitmettre à contribution ses yeux, ses mains, ses doigts et bientôt tout le corps.Il lui faut développer sa dextérité, sa motricité fine et ses capacités decoordination, mais aussi de nouvelles habiletés oculomotrices etvisuo-spatiales, accroître sa capacité d'attention, de comparaison,d'identification et de sélection de matériel sonore et visuel, etc. À cetteoccasion, l'objet technique assure la médiation entre l'homme et son milieu. Sil'objet technique doit s'adapter au milieu ainsi qu'aux limitations du corps,il n'en constitue pas moins un véritable défi aux capacités appropriatives del'utilisateur. Avant d'être une « extension du corps propre »,l'objet technique est « un objet externe ». Et parce qu'il estextérieur à lui, il vient confronter le corps mais aussi l'intériorité dujoueur, sa constitution comme sujet. Mais là ne se limite pas notre rapport àl'objet technique. La médiation et la mobilisation de l'objet techniquefavorisent l'apparition de nouvelles valeurs, de nouveaux modèles de référenceset d'actions, transformant par là le rapport à soi, aux autres et au monde. Aussil'objet technique permet-il d'accroître ou de diminuer notre efficacité etnotre productivité au travail, de même que notre puissance d'agir dans lesactivités libres et créatrices liées au désir d'expression et de production desoi.

Pour Bernard Stiegler, les technologies del'information et de la communication numériques (TICN) sont en fait destechnologies de l'esprit, ou encore des technologies culturelles et cognitivesnumériques, qui relèvent des techniques de la mémoire. Loin d'être notreplanche de salut, ces nouvelles formes d'hypomnematane garantissent pas nécessairement l'épanouissement de ceux qui les produisentou de ceux qui les utilisent, puisqu'il y a toujours le risque qu'elles soientsubordonnées aux seuls critères du marché. Les TICN nous exposent en effet à denouvelles formes d'expérience. Or, ces technologies sont aussi et de plus enplus des technologies de contrôle. Elles se développent dans un contexte où lesindividus sont soumis plus que jamais au régime de la consommation. Rabattantle désir sur les besoins, la société actuelle ne généralise-t-elle pas ladissociation entre les producteurs et les récepteurs de signes et de symboles,diminuant d'autant les capacités d'existence des individus. Le plus grandrisque serait dès lors celui de perdre notre capacité d'anticiper ce que nous devenons, le développement des« technologies de contrôle » compromettant sérieusement et risquantde détruire l'espace et le temps publics.

On peut poser en d'autres motsle problème. Ce à quoi nous nous efforçons, c'est à exister pleinement etlibrement. Or, la liberté ne s'acquiert-elle pas dans (et non avec)l'expérience et ne consiste-t-elle pas à orienter notre effort de manièreà ce que l'action ne soit pas uniquement déterminée par les causesextérieures ? On peut le croire si l'on considère que l'expérience ad'autant plus d'intérêt qu'elle permet de (se) penser autrement, et doncd'imaginer, de se souvenir, de vouloir et de concevoir le monde autrement.Pourtant, le sujet a ses limites. Il ne peut être le seul opérateur de sapropre transformation. La présence d'autrui lui est essentielle, c'est-à-dire quesa liberté s'exerce avec autrui à l'horizon de ses actes. Dans cette perspective, les TICN sont des moyens à ladisposition des individus ou mis en oeuvre par eux pour exister. L'élaborationde soi, impliquant la critique de soi (ce qui va de la mise à l'épreuvephysique de soi jusqu'au travail critique de la pensée), suppose laconnaissance des forces de détermination en présence et des limites de ce quepeut le corps (les affects) et la pensée (le désir et la volonté).

Partant de l'idée que le rapport àl'objet technique doit être considéré aux plans de la médiation technique (l'objet technique structure la pratiquesociale) et de la médiation sociale (la société structure les usages del'objet technique), ce colloque permettra de développeret problématiser les thèmes suivants : 1o « Finalitéde l'objet technique », 2o« Intégration de la technique aux différents aspects de lavie », 3o « Rationalitétechnique, culture et production de soi ». Lesdifférentes communications qui seront présentées dans le cadre de ce colloqueproposeront des compréhensions possibles des enjeux actuels dans « Lamobilisation et la médiation de l'objet technique dans la production desoi » et favoriseront l'approche pluridisciplinaire (anthropologie,communication, philosophie, sociologie, sémiotique, etc.) de la question.

Comment s'inscrire ?

Les personnes intéressées à participer à ce colloquedoivent soumettre un projet de communication traitant des thèmes présentés plushaut avant le 5 septembre 2011(résumé de 350 mots), ainsi qu'unecourte notice biographique. Les communications sont d'une durée maximalede 20 minutes et sont suivies d'une période de questions de 10 minutes. Le toutdevra être envoyé par courrier électronique à l'attention de :

CharlesPerraton, Ph.D., Président du colloque

Mobilisation et médiation de l'objettechnique dans la production de soi

Départementde communication sociale et publique, Université du Québec à Montréal

Case Postale 8888, succursale Centre-Ville, Montréal(Québec), Canada H3C 3P8

Tél.: (514) 987-3000 4510# – Fax : (514) 987-6186

Courriel : gerse@uqam.ca– Site Web : http://www.gerse.uqam.ca/