Questions de société
Mobilisation à Paris-VII contre la LRU (Le Monde, 27/02/09 + pétition en ligne)

Mobilisation à Paris-VII contre la LRU (Le Monde, 27/02/09 + pétition en ligne)

Publié le par Florian Pennanech

Pétition pour une autre réforme issue de la grève active à l'université Denis Diderot (Paris 7):

Une réforme nécessaire pour l'Université

http://universites.ouvaton.org/

Le Monde, 27/02/09:

"On doit tenir jusqu'au 19 mars [journée d'action unitaire programmée par les syndicats]."Réunis en assemblée générale, les grévistes de l'universitéParis-Diderot (Paris-VII) cherchent à amplifier leur mobilisationcontre la loi LRU. Jeudi 26 février, l'amphi est à moitié vide, et lesétudiants craignent un essoufflement de ce mouvement qui dure depuissix semaines. "La position du gouvernement est fragile, mais on n'a obtenu aucune avancée réelle."Le groupe de grévistes est particulièrement hétérogène : étudiants depremière année d'histoire, physiciens du CNRS, personnels demaintenance. Chercheurs et étudiants semblent d'accord pour demanderl'abrogation de la loi LRU.

Leur faculté fait partie des vingt établissements pilotes où la loi sur l'autonomie des universités est appliquée depuis le 1erjanvier. Chercheurs et étudiants n'en mesurent pas encore lesconséquences directes mais s'inquiètent pour la rentrée 2009 etpointent le montant des droits d'inscription et les budgets derecherche qui seront décidés localement.

Pour les personnels non-enseignants (Biatoss : bibliothécaires,ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers, de service et desanté), les craintes sont beaucoup plus pressantes. Dès le mois demars, des évaluations de leur travail seront mises en place, ellespourraient influer sur des primes qui leur sont versées. Pour Jean-Yves Staedel, assistant ingénieur, cette mesure va créer des tensions dans les services : "Lemontant de ces primes pourra varier de plus ou moins 20 %. Il n'y aurapas de budget supplémentaire, ce qui sera ajouté aux uns sera enlevéaux autres. On espère juste que les évaluations seront objectives."

DES PROPOSITIONS CONCRÈTES

Demander l'abrogation d'une loi qui a déjà modifié l'organisation de l'université ? Pas de problème pour Floriane Voyer, étudiante en 3e année d'histoire-géographie : "Des solutions de remplacement sont à l'étude, nous voulons une nouvelle loi." Dans un laboratoire de Paris-VII, un groupe de réflexion s'est mis en place pour élaborer des propositions concrètes.

"On a toutes les structures et toutes les capacités pour décortiquer les textes gouvernementaux." Julien Serreau,enseignant-chercheur en physique, a travaillé dans ce groupe à unnouveau statut pour les enseignants-chercheurs. Ils s'inspirent depropositions issues des états généraux de la recherche, en 2004, qui sont restées lettre morte.

Ce groupe a décidé de mettre en ligne ses travaux au fur et à mesurede leur avancement. Leur première proposition – abaisser le tempsd'enseignement des chercheurs à 120 heures par an – fait déjà l'objet d'une pétition en ligne. Dans d'autres universités, des groupes travaillent sur d'autres points. Au final, Julien Serrau espère la convergence de tous ces efforts : "En fédérant ces réflexions, nous pourrions faire vraiment avancer les choses."

Rémy Maucourt