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Mises en oeuvre de la relation biographique: frontières et médiations

Mises en oeuvre de la relation biographique: frontières et médiations

Publié le par Camille Esmein (Source : Manon Auger)

Colloque organisé dans le cadre du 76e congrès de l’ACFAS,
 Québec, 7 et 8 mai 2008,

PROPOSITION :

Dire l’Autre, le raconter par le geste biographique, n’est pas qu’un acte admiratif ou intéressé ; au delà de l’identification, de l’appropriation ou de la répulsion que peut convoquer la mécanique des affinités électives, les enjeux qui président au contact d’un biographe à son biographé en-gagent par surcroît un « échange dialectique entre au moins deux vies et deux “autorités”» (F. Regard). Il faudrait, par conséquent, concevoir toute relation biographique comme étant « l’écriture du rapport complexe et singulier qu’entretiennent un biographe et son sujet » (R. Dadoun), rapport qui se donnerait à lire à la fois comme « lien critique » (M. Boyer-Wein-mann) et écriture de ce lien. Dans le contexte actuel, où la reconsidération de « l’illusion biographique » (P. Bourdieu) oblige les biographes à questionner leur pratique, la mise en œuvre de cette relation semble appeler des configurations discursives spécifiques – et chaque fois uniques – au sein de l’espace dialogique et médian que constitue toute pratique biographique. 

Au cours de ce colloque, il s’agira donc de s’interroger sur la mise en œuvre de la relation biographique, en convoquant plus particulièrement l’étude des frontières et des médiations qui y sont en jeu. En effet, il apparaît que biographe et biographé se jaugent de part et d’autre d’au moins deux frontières : la première instaurée par le caractère impénétrable d’une vie, la seconde fondée sur les mystifications d’une œuvre. À celles-ci s’ajoutent quelques seuils possibles par lesquels transiter : le contexte socio-historique, le gender, l’appartenance culturelle, la position institutionnelle, la discipline, le média, etc. Pour entrer en contact avec son biographé – et, de ce fait, pour mettre en œuvre la relation biographique –, le biographe n’a d’autre choix que d’avoir recours à divers modes de médiation, qu’ils soient d’ordre générique, esthétique, médiatique, culturel ou autre. Il nous semble ainsi que ces stratégies médiatrices, impliquées dans diverses productions artistiques, participent d’enjeux institutionnels, herméneutiques et épistémologiques qu’il faudrait mettre au jour afin de mieux saisir la complexité de la relation biographique.

Parmi les perspectives de recherche proposées, les participants pourront privilégier :

1) l’examen de l’œuvre complète d’un auteur chez qui le biographique occupe une place prépondérante ; ou celui d’une œuvre en particulier, en choisissant, entre autres possibilités, de porter attention à la forme littéraire ou artistique choisie, pour autant qu’elle « vectorise avec le plus d’efficacité, pour son auteur, le sens possible d’une vie » (M. Boyer-Weinmann).

2) l’analyse des relations transférentielles en jeu dans un couple biographe/biographé appartenant à des cultures, à des sociétés ou à des genres sexuels différents. Ainsi, d’un point de vue interculturel, il serait intéressant de montrer en quoi des appartenances et des affiliations culturelles distinctes engendrent de nouveaux modes d’écriture de l’autre. D’un point de vue différent, qui rejoindrait les gender studies, il serait pertinent de vérifier dans quelle mesure l’écriture biographique peut être le lieu d’affirmation ou de négation d’une identité sexuée.

3) l’étude du passage d’un champ de production artistique à un autre selon deux perspectives possibles : la première consisterait à mesurer quels sont les enjeux institutionnels pour un écrivain consacré de s’adonner au genre de la biographie populaire ou de faire la biographie d’une icône populaire ; la deuxième s’attarderait à repérer les configurations esthétiques particulières rendues nécessaires par la mise en œuvre de l’œuvre picturale, musicale, cinématographique, etc., du biographé.

4) l’étude de la transition d’un mode d’énonciation à un autre, telle la mise en scène du biographique au théâtre et au cinéma. Ce passage, du document biographique à la scène théâtrale ou au grand écran, impliquerait-il un mode d’écriture scénique particulier ou, au contraire, demanderait-il aux matériaux de s’adapter aux exigences de la scène et de l’écran ? Qui plus est, le biopic (biographical picture), par la liberté créa-trice à laquelle il s’autorise et par son succès populaire, instaurerait-il de nouvelles configurations de la relation biographique?

CONSIGNES :

Les professeur(e)s et étudiant(e)s intéressés sont invités à soumettre leur proposition de commu-ni-cation titrée (250-300 mots) au plus tard le 1er février 2008, accompagnée de leurs coordonnées détaillées :
- Nom et prénom
- Fonction et institution d’attache
- Adresse électronique
- Adresse postale
- Numéro de téléphone

Le tout devra être envoyé en fichier électronique joint (format Word) aux trois organisateurs :

Robert Dion: (dion.robert@uqam.ca),
Manon Auger : (manonauger@hotmail.com)
Audrey Lemieux : (saule_braillard@hotmail.com).

La durée des communications sera de 20 minutes ; chacune d’entre elles sera suivie d’une période de questions. Veuillez par ailleurs noter que l'inscription au Congrès de l'ACFAS est obligatoire pour les participants (http://www.acfas.ca/congres/2008/pages/inscription.html). Aucun remboursement des frais n'est prévu.

PARTENAIRES :

- Association francophone pour le savoir (ACFAS) (http://www.acfas.ca )
- Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ), projet « Les postures du biographe » (http://www.crilcq.org/recherche/poetique_esthetique/postures_biographe.asp)
- Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH)
- Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture (FQRSC)
- Université du Québec à Montréal

 

  • Responsable :
    Robert Dion
  • Adresse :
    Québec (400e anniversaire de la ville)