Essai
Nouvelle parution
Mireille Calle-Gruber, Marguerite Duras, la noblesse de la banalité

Mireille Calle-Gruber, Marguerite Duras, la noblesse de la banalité

Publié le par Alexandre Gefen (Source : de l'incidence éditeur)

Mireille Calle-Gruber

MARGUERITE DURAS, LA NOBLESSE DE LA BANALITÉ

142 p., 17 euros, 15 x 19 cm, isbn: 978-2-918193-28-9

parution le 25.10.2014

 

 

« Banale. Elle a cette noblesse de la banalité. Elle est invisible ». Ainsi est la dame du camion : personne, c'est-à-dire « tout le monde ».

  « Elle » a du charisme : pleure sur le prolétariat ; meurt à Hiroshima ; est dans l’empathie avec « Abraham », l’enfant non-juif au nom juif de multitude ; elle bannit les langues de bois, demande ses mots à une grammaire inouïe.

Comment donner corps à ce que l’on n’entend ni ne voit plus à force de le voir et l’entendre tous les jours ? Comment donner présence à... rien, qui n’est pas rien mais dont on ne sait pas re-marquer l’état d’exception ?

L’œuvre de Marguerite Duras est habitée d’une ignorance généreuse. Par quoi tout être – il faudrait ajouter toutes choses – est ignorant de l’amour qu’il peut inspirer.

La noblesse de la banalité est plus qu’une esthétique. C’est un regard qui ne conquiert pas. Qui se laisse dessaisir de son saisissement.

Il faut beaucoup s’aimer et beaucoup s’oublier.

 

Mireille Calle-Gruber est écrivain et Professeur de littérature et esthétique à La Sorbonne Nouvelle. Elle est l’auteur d’une vingtaine de livres dont la Biographie de Claude Simon, Prix Nobel de littérature. Elle a édité les Œuvres complètes de Michel Butor en 12 volumes (La Différence, 2006-2010) et co-dirigé deux colloques consacrés à Pascal Quignard. La littérature démembrée par les muses (Presses Sorbonne Nouvelle, 2011) et Pascal Quignard, translations et métamorphoses (à paraître).