Essai
Nouvelle parution
M. Crouzet, Le Héros fourbe chez Stendhal, ou hypocrisie, politique, séduction, amour dans le beylisme

M. Crouzet, Le Héros fourbe chez Stendhal, ou hypocrisie, politique, séduction, amour dans le beylisme

Publié le par Marc Escola (Source : José Sanchez)

Michel Crouzet, Le Héros fourbe chez Stendhal, ou hypocrisie, politique, séduction, amour dans le beylisme. Préface de Pierre-Georges Castex, Paris, Eurédit, 2017, un vol. 16 x 24 cm,  VIII-274 p. Nouv. éd. [1re éd. SEDES, 1987). – ISBN : 978-2-84830-218-8 – Prix public ttc : 55 €

 

« L’Hypocrite, c’est l’homme », dit Joseph de Maistre ; pour Stendhal, l’hypocrite, c’est l’autre. C’est ainsi que se pose pour lui, ce que Thibaudet avait appelé « l’immense problème de l’hypocrisie ». Dans ce livre Michel Crouzet en a suivi les diverses figures. Tout remonte à la confrontation initiale d’Alceste et de Tartuffe : le malaise du romantique devant le Faux et le Fourbe reproduit l’opposition des deux personnages de la culture classique. Autour du jeune homme du siècle épris d’authenticité et de transparence se multiplient les masques, le sincère engendre l’hypocrite comme son Double, et son Frère. L’Égotiste renie l’Égoïste et le rejette ou le projette dans « les autres ». Mais l’Hypocrite est dans le Moi, et l’originalité profonde de Stendhal est d’avoir maintenu ce compagnonnage, cette proximité, ou ce recours constitutif du Moi à l’hypocrisie. Le révolté romantique a besoin du « Jésuite » mythique comme d’un exemple, l’Amant pur et désintéressé ne peut se dispenser d’être le séducteur des romans libertins du XVIIIe siècle. L’hypocrite se dépasse dans l’acteur, le mensonge besogneux dans la fourberie ludique. Le Menteur, autre personnage classique, survit en Stendhal : il est l’Éducateur héroïque : je suis, donc je mens. Le rêve d’authenticité stendhalien, loin de se tourner vers les utopies politiques, s’accomplit en feux d’artifices et en féérie théâtrale.

 

Professeur émérite à l’université Paris-Sorbonne, Michel Crouzet est le grand spécialiste du romantisme en général et de Stendhal en particulier auquel il a consacré de nombreux ouvrages qui font autorité. Derniers titres parus : Stendhal et le désenchantement du monde. Stendhal et l’Amérique, II, Garnier, 2011, M. Myself ou La Vie de Stendhal, nouvelle version, Kimé, 2012, Parcours dix-neuviémiste, Eurédit, 2012. Grand Prix de la Critique de l’Académie française, 2008. À paraître : Victor Hugo, William Shakespeare, édition, introduction et notes par Michel Crouzet, Gallimard, « Folio classique » ; « William Shakespeare ». V. Hugo, théoricien du génie, Classiques Garnier.
Michel Crouzet est rédacteur en chef de la revue H.B., revue internationale d’études stendhaliennes.