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Métamorphoses et cultures d’enfance et de jeunesse

Métamorphoses et cultures d’enfance et de jeunesse

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Anne-Marie Mercier)

Colloque Métamorphoses et culture d’enfance et de jeunesse

mai 2014

Université Lyon 1 – Espe –  groupe PRALIJE

A l’origine, une idée, devenue évidente depuis la parution de Twilight : la métamorphose serait revenue au premier plan dans la culture populaire, et peut-être dans la culture tout court. Ce phénomène, très présent au cinéma (La Mouche, Spiderman..) a été annoncé depuis plusieurs années par le succès de quelques titres dans des domaines très différents (en littérature, Truismes de Marie Darieussecq, en fantasy, L’assassin Royal de R. Hobb, en littérature de jeunesse, Lady de M. Burgess, Harry Potter…). Ce qui frappe au premier abord, c’est qu’il semble que la métamorphose du personnage, souvent présentée autrefois comme une malédiction, devient à notre époque une chance, un horizon à atteindre. En d’autres termes, la mutation ne serait plus une monstruosité mais une merveilleuse adaptation.

Le champ de la littérature de jeunesse, et particulièrement de la littérature pour adolescent-e-s  s’est largement ouvert à cette thématique (voir par exemple la thèse de Maria Lassen Seger, soutenue en 2006 : Adventures into Otherness. Child Metamorphs in Late Twentieth-Century Children’s Literature). A ce champ littéraire, on peut ajouter celui des mangas, BD, films et séries, jeux vidéos…

ll s’agit de voir comment ce thème, déjà très présent dans la tradition de la littérature de jeunesse (voir Alice, Pinocchio…), s’est lui même transformé (ou non) à notre époque.

 

  • S’il y a transformation, on se demandera quel changement dans les mentalités a permis celle-ci  – et si ce changement annonce ou accompagne un changement d’epistémè. A travers ce thème, sont interrogés les rapports entre féminin et masculin, entre humain et non-humain (plante, animal, robot…) et la question de savoir ce que c’est qu’être un homme ou une femme, ou plus généralement un humain dans la communauté de ses semblables. Dans cette perspective, la métamorphose dévoilerait ce qui constitue, pour les auteurs et pour les récepteurs, l’essence du genre ou de l’humanité. Elle révèle ainsi les facteurs d’intégration ou de désintégration mis en valeur par les textes et les images.
  • Si le mythe demeure inchangé, on se demandera pour quelles raison(s) il se réactive aujourd’hui et pourquoi.
  • On s’intéressera également à la réception des mythes anciens par de jeunes lecteurs et à ce que cela révèle de leur rapport à l’existence et aux valeurs anciennes véhiculées par ces textes.
  • Enfin, on élargira cette question à toutes les disciplines et on s’interrogera sur les représentations qu’ont les jeunes lecteurs de ce phénomène, sur les obstacles à cet apprentissage et sur la pertinence des supports (littérature classique, littérature de jeunesse, documentaires) qui leur sont proposés.

 

Pour limiter le propos, on exclura de cette analyse les métamorphoses affectant des lieux, des objets ou des personnages secondaires, pour s’intéresser à celles qui touchent les personnages principaux.

 

Différents types de métamorphoses pourront être étudiés :

  • Changement de sexe (le travestissement ne sera évoqué que s’il opère un changement en profondeur dans le personnage, dans son rapport à son propre corps et dans sa façon de penser)
  • Changement de règne (minéral/végétal/animal/humain)
  • Loups garous, vampires, anges et autres créatures hybrides
  • Passage vers une nature d’androïde (cyborg)
  • Métamorphose au sens strict dans le domaine des sciences (animal/animal)

 

Ces questions seront examinées sous un angle pluri- ou interdisciplinaire. Les approches pourront être littéraires, historiques, artistiques, sociologiques, psychologiques ou didactiques.

On privilégiera les propositions portant sur un corpus large (l’oeuvre d’un auteur, un genre, ou une enquête en réception sur un nombre important de lecteurs) et se situant par rapport au cadre indiqué ci-dessus.

Une publication est prévue, après avis du comité de lecture.

 

Les propositions (1000 à 2000 mots) présentant la problématique et le corpus sont attendues avant le 15 octobre 2013.

 

Cet appel est porté par le groupe PRALIJE (Université Lyon1 – IUFM) :

 http://iufm.univ-lyon1.fr/litterature-de-jeunesse-598222.kjsp?RH=1252050625327

et par le groupe GEM (Université Lyon1 – IUFM) : http://gem.hypotheses.org/