Masculin-féminin
(Mélusine n°XXXVI)
Le dossier central de la revue Mélusine, n° XXXVI, à paraitre au premier trimestre 2016, sera dédié au thème « Masculin-Féminin ».
Après avoir consacré de forts dossiers à l’autoreprésentation féminine (Mélusine XXXIII, février 2013), à l’érotisme surréaliste (Mélusine XXXV, à paraitre), le Conseil éditorial de la revue souhaite agiter quelques idées qui, pour occuper le devant de la scène aujourd’hui, n’en ont pas moins préoccupé, ouvertement ou non, l’ensemble surréaliste, dans tous les domaines et dans tous les pays où ce mouvement s’est produit.
Parmi les plus nocives des idées reçues le concernant, il est acquis que le surréalisme, essentiellement composé d’hommes, développa un machisme actif.
La première tâche d’un esprit un tant soit peu scientifique serait d’aller y voir de plus près et de vérifier le degré d’exactitude d’une telle assertion.
Mais la démarche n’aurait d’intérêt que si la question présentait un minimum de pertinence. Que ce soit en matière littéraire, artistique, cinématographique, ou autre, elle est entachée d’un présupposé biographique qui la détourne de son objet véritable.
Sans éliminer la part du biographique, ni le rôle de l’individu, conscient et inconscient, dans chaque création, nous voudrions reprendre le problème du caractère générique d’une œuvre artistique et des représentations qu’elle suscite, à partir de ses propres informants, sans déterminisme ni positivisme simpliste.
Il convient de s’interroger sur une œuvre artistique, son contenu, sa structure, son effet sur le lecteur ou le regardeur, quitte à réintégrer le concepteur et ses intentions par la suite.
On se souvient d’une exposition, au titre phonétiquement semblable, présentée au Centre Georges Pompidou en 1995-96, en écho ou en hommage, trente ans après, au film de Jean-Luc Godard, exposition qui montrait un grand nombre d’œuvres surréalistes à partir de Marcel Duchamp, Dali, etc.
Aujourd’hui, nous voudrions explorer cette question de la présence du masculin-féminin dans l’ensemble de la production surréaliste, jusqu’à ses conséquences actuelles. Le surréalisme étant un monisme, il se devrait de surmonter les oppositions traditionnelles de la philosophie humaniste, et le résultat, en termes de création, ne peut être qu’une forme-sens originale, ce qui justifie la qualification de surréaliste.
Par définition, tous les cas de figure sont envisageables, notamment la géométrie dans les spasmes (Belen, J.-L. Godard, F. Morellet…). Toutefois, parmi les pistes envisagées, on pourrait traiter de la remise en question du couple traditionnel, de la subversion des éternités différentes de l’homme et de la femme, de la construction de l'identité M/F; des caractères sexuels dominants dans la représentation des personnages, etc.
Et comme d’habitude dans les dossiers thématiques de la revue, une attention toute particulière devra être accordée au trait d’union.
Modalités
Les propositions de contribution doivent être envoyées d’ici le 1er juin 20014, simultanément à
Elza Adamowicz : e.adamowicz@qmul.ac.uk
Henri Béhar : hbehar@univ-paris3.fr
et à :
Virginie Duzer : vpd04747@poona.edu
Elles devront comporter un résumé d’environ 1000 signes (espaces comprises) et une note autobiographique de 500 signes, au maximum.
La réponse suivra en juillet après évaluation par le comité scientifique.
Rappelons que, placé sous l’autorité de Koffi Kouamé, ce comité de lecture international est anonyme, depuis l’origine de la revue, afin d’éviter toute pression externe ou, inversement, tout risque de conformisme par anticipation.
Les articles complets, présentés selon les normes de la revue (qui seront alors indiquées), devront être livrés par voie électronique le 31 mai 2015.
Par ailleurs, on rappelle que la revue Mélusine comporte d’autres sections (Variété, Réflexion critique, Documents…) pour lesquelles les collaborateurs peuvent soumettre des propositions dès maintenant pour une parution éventuelle dans le numéro de l’année.