Éthique et pratiques médicales aux derniers siècles du Moyen Âge
Revue Médiévales n° 46
La pratique médicale connaît une évolution décisive à partir du XIIIe siècle : constitution d'un cursus d'enseignement, création de Facultés, contrôle de l'accès à la profession par des instances spécialisées, appointement par les communes de médecins salariés. Autant de transformations relayées par des autorités publiques soucieuses de disposer d'un corps médical apte à prendre en charge la santé des populations. Dans le droit romain retrouvé, le médecin puise une justification sociale, mais aussi éthique.
Les études rassemblées ici privilégient le lien entre patients et praticiens ; c'est cette interaction essentielle qui conduit les médecins à mieux définir l'objet même de leur art, le champ et les limites de leurs compétences, l'éthique à adopter dans leur pratique, ou encore les rapports que leur discipline doit entretenir avec d'autres savoirs proches.
Aux côtés d'une médecine appointée par les grands, on assiste ainsi à l'émergence d'une certaine « démocratisation » liée au développement du souci de soi.
Sommaire
Introduction
Marilyn NICOUD
Le difficile prognostic de mort (XIVe-XVe siècles)
Danielle JACQUART
Ethique des consilia et de la consultation : à propos de la cohésion morale de la profession médicale (XIIIe-XVe siècles)
Chiara CRISCIANI
Le coût de la pratique et l'accès aux soins au XIVe siècle : l'exemple de la ville catalane de Manresa
Michael MC VAUGH
Esthétique et soins du corps dans les traités médicaux latins
Laurence MOULINIER-BROGI
La rationalité médicale à l'épreuve de la peste: médecine, astrologie et magie (1348-1500)
Nicolas WEILL-PAROT
Médecine et physiognomonie du XIVe au début du XVIe siècle
Joseph ZIEGLER
ESSAIS ET RECHERCHES
« Le roi refuse l'or de ses sujets ». Analyse d'une miniature du Livre de bonnes meurs de Jacques Legrand ( 1415)
Lydwine SCORDIA
POINT DE VUE
Les Sarrasins et la malédiction de l'autre
Christopher LUCKEN