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Médiations de la diversité : productions et usages de la culture en société (Rabat, Maroc)

Médiations de la diversité : productions et usages de la culture en société (Rabat, Maroc)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Faculté des Lettres de Rabat)

Laboratoire Littérature, Art et Société

&

Citu-Paragraphe EA349

 

Colloque international pluridisciplinaire

 

MEDIATIONS DE LA DIVERSITE:

PRODUCTIONS ET USAGES DE LA CULTURE EN SOCIETE

Rabat, 23-24 février 2017

 

Nos sociétés contemporaines, au Maroc, en France comme ailleurs dans le monde, sont confrontées à des défis majeurs en termes de définition de l’unité nationale et de gestion des diversités tous azimuts. Ce constat vaut autant pour les pays du Nord que pour ceux du Sud, si tant est que ce découpage demeure encore valide quand on pense à la migration transculturelle des contenus médiatiques et aux effets imprévisibles sur les usagers qu’elle induit. D’un point de vue national, le défi reste vrai aussi bien à propos de pays marqués par une pluralité culturelle intrinsèque très prononcée que de pays dont la pluralité est davantage accentuée par le phénomène migratoire. Nombreux peuvent être les exemples cités dans un sens ou dans l’autre.

Partant de ce constat, il est impératif de noter que les formes actuelles de production et de transmission des informations, des discours, des savoirs et des connaissances sur la société sont si diverses et variées qu’elles nécessitent un accompagnement critique de la part de la  communauté des chercheurs en sciences humaines et sociales afin de décrire l’expérience culturelle des usagers et d’interroger les dispositifs médiationnels prévus en amont de ces usages pour la prise en compte de la diversité culturelle et la distribution équitable de la culture. Car, comme le souligne Bhabha dans Nation and narration (1990), à chaque fois que la question de la différence culturelle émerge comme un défi à la diversité de la culture, elle dessine les frontières de la modernité.

Langues, textes, médias et arts ont en effet depuis toujours constitué des moyens de médiation qui contribuent à la définition des pratiques culturelles du sujet social ainsi qu’à la construction de l’espace public. Ces pratiques renvoient souvent à la manière de se situer dans l’espace (la question de l’appartenance) et dans le temps (la dimension patrimoniale), de décrire le réel social et d’identifier les usagers comme acteurs à part entière de la culture.  Cette chaîne de médiation fonde, d’une part, les rapports et les frontières entre les objets du monde, en leur donnant un aspect culturel, artistique, littéraire et linguistique, et, de l’autre, les usagers qui en déterminent le sens et l’appropriation sur un plan purement performatif.

Il s’agit de la force d’unification du champ social et d’implication des acteurs auxquels ces contenus sont destinés. Cela implique que la médiation consiste à mettre en relation au moins deux pôles qui déterminent la portée des contenus (la formation des prototypes, des stéréotypes, des croyances, des idéologies, des identités, des genres, etc.). Contenus auxquelles ils sont confrontés ou en contact, qu’ils parviennent à les définir, voire à les redéfinir, à les transformer et en tout cas à les projeter sur l’espace de la représentation. Or, se pose ici une double question : d’une part le rapport de la culture savante et des destinataires des espaces sociaux éloignés, surtout dans un espace culturel centré (centralité nationale, ethnique, linguistique, etc.) ou développant de manière insuffisante une politique culturelle à leur destination. D’autre part, la question de la pertinence des politiques de médiation en faveur d’un espace culturel pluriel où les différences pourraient s’articuler les unes aux autres, dans des espaces nationaux à pluralité culturelle et linguistique, soit pour des raisons liées à l’Histoire, soit en conséquence à des reconfigurations qui ont trait à l’immigration et à l’accueil de communautés étrangères.

En la matière, la manière de diffuser les savoirs sur la société remet en cause aussi bien les processus de médiation existants que la question des pratiques appropriées attendues de chaque média et de chaque institution impliquée dans le fait culturel. Ce qui pousse au questionnement sur les processus de fabrication et de circulation des idées et leur impact sur la construction du sens, sa réception et sa représentation par le grand public. A cet égard, les stratégies discursives demeurent des dispositifs qui participent dans la délimitation du champ d’appréciation du récepteur, de sa réaction et de son interaction avec son environnement. Plusieurs questions se posent :

  • Quelles stratégies discursives, linguistiques et « plurimédiales » sont-elles déployées dans la formation d’un espace public centré, unifié ou pluriel ?
  • Les pratiques linguistiques, littéraires et artistiques constatées dans le champ social renvoient-elles à des constructions, réelles ou imaginaires, qui ont une forme et un sens ? Aident-elles à la compréhension interindividuelle et collective ? Montrent-elles comment l’usage configure et développe de nouvelles formes, de nouveaux supports, de nouveaux univers façonnés ou à façonner ?
  • Que peuvent en particulier l’art et la littérature ainsi que les institutions qui gravitent autour quant aux gestes de faire-lire des œuvres littéraires et de faire voir et apprécier des œuvres d’art, en dehors des cercles fermés des usages des élites intellectuelles ?
  • Quel pouvoir textes, discours et supports artistiques ont-ils sur les êtres et les instances de l’espace public ?
  • La suprématie des médias, comme moyen essentiel dans la médiation, participe-t-elle vraiment à la construction de la société ? Ne serait-elle pas derrière la configuration, voire la reconfiguration nécessaire des espaces, des discours, des cultures et des sociétés ?
  • L’enseignement des médiations dans les sociétés caractérisées par la mixité et la diversité des langues et des cultures parvient-il réellement à expliquer les enjeux langagiers, culturels, politiques, socio-pédagogiques et didactiques auxquels les individus et les groupes se confrontent aujourd’hui ?

Pour apporter des éléments de réponse aux questions posées, nous invitons les chercheurs en linguistique, en analyse des discours, en littérature, en histoire, en art, en anthropologie, en psychologie sociale, en études culturelles et civilisationnelles et en sciences de l’information et de la communication à présenter leurs travaux de recherche dans lesquels ils interrogent  les usages, voire les nouveaux usages faits des langues, des discours, des textes et des arts comme moyen de médiation dans des contextes à la fois pluriels et de plus en plus individualisés et localisés à l’ère de la mondialisation.

Conférenciers invités :

- Alfonso de Toro (Université de Leipzig) (Confirmé)

- Louis-Jean Calvet (Université de Provence) (confirmé)

- Nabil Bayahya (Mazars) (confirmé)

- Daniel Castillo Durante (Université d’Ottawa) (à confirmer)

Dates du colloque

  • Délai de rigueur pour la soumission des propositions : 5 septembre 2016

(Nous prions les contributeurs d’envoyer leurs propositions bien avant cette date)

  • Réponse : 30 septembre 2016
  • Envoi des articles complets : 30 décembre 2016
  • Date du colloque : 23-24 février 2017

Lieu du colloque : Faculté des Lettres de Rabat

Les frais d’inscription (à communiquer ultérieurement) couvrent :

  • la participation aux travaux du colloque ;
  • le séjour en demi-pension à l’hôtel ;
  • Les déjeuners et les pauses-café des deux jours du colloque.

Une visite culturelle à la Nécropole de Chellah est prévue.

Modalités de soumission des propositions

Nous invitons les chercheurs de toutes les disciplines concernées à soumettre un résumé de 500 mots avec une brève notice biobibliographique à l’adresse du colloque : mediationsdeladiversite@gmail.com

Présentation : interligne simple, taille 12 pt, Times New Roman, 2.5 cm de marge de chaque côté.

 Les propositions de communications pluridisciplinaires sont particulièrement encouragées et doivent être envoyées en Word et en deux versions : une version anonyme et une autre nominative

Langues acceptées : français, anglais, arabe

Les titres des fichiers seront présentés de la manière suivante:

1)    Titre court-nom du 1er auteur

2)    Titre long

La version nominative comportera également

- Nom de le/s auteur/s

- Institution

- Mèl de l’auteur

 

Coordination :

Abdenbi Lachkar                                           Hassan Moustir

Salam Diab Duranton                                    Jamal Eddine El Hani

(Université Paris 8)                                        (Université Mohammed V de Rabat)

Contact pour des raisons relatives à la proposition soumise : hassan.moustir@um5.ac.ma

Comité scientifique

  • Driss Ablali (U. de Loraine)
  • Guy Achard-Bayle (U. de Lorraine)
  • Mourad Ali-Khodja (U. de Moncton)
  • Mohamed Amansour (UMI de Meknès)
  • Mokhtar Belarbi (UMI de Meknès)
  • Mohamed Bendahan (UM5 de Rabat)
  • Said Bennis (UM5 de Rabat)
  • Mohamed Bernoussi (UMI de Meknès)
  • Zakaria Boudhim (UM5 de Rabat)
  • Nasreddine Bouhaï (U. Paris8)
  • Ijjou Cheikh Moussa (UM5 de Rabat)
  • Fathallah Daghmi (U. de Poitiers)
  • Salam Diab Duranton (U. Paris 8)
  • Jamal Eddine El Hani (UM5 de Rabat)
  • Yamina El Kirat (UM5 de Rabat)
  • Mohamed Hijou (UM5 de Rabat)
  • Abdenbi Lachkar (U. Paris 8)
  • Hassan Moustir (UM5 de Rabat)
  • Bernadette Rey Mimoso-Ruiz (ICT de Toulouse)
  • Khalid Zekri (UMI de Meknès)
  • Khaldoun Zreik (U. Paris8)