Questions de société
Masterisation: Pour un vote contre au CSFPE du 12/06/09 (Lettre Flash du Snesup, 02/06/09)

Masterisation: Pour un vote contre au CSFPE du 12/06/09 (Lettre Flash du Snesup, 02/06/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

FORMATION DES MAITRES POUR UN VOTE CONTRE AU CSFPE (1) DU 12 JUIN : Lettre Flash du SNES-UP (2 juin 2009)

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2682

Depuisle moment où le président de la République a annoncé devant lesprésidents et les recteurs ses projets sur la « mastérisation », il y aun an jour pour jour, le gouvernement n'a eu de cesse de poursuivre sesattaques frontales contre la formation des enseignants et les InstitutsUniversitaires de Formation des Maîtres (IUFM). La volonté du ministèrede l'Education Nationale d'imposer et de mettre en oeuvre cette réformedans la précipitation absolue et sans cadrage national, n'a été entaméeque par la puissante mobilisation dans les universités avec notammentle refus massif de dépôt des maquettes, qui a permis de repousser uneapplication prévue initialement pour la rentrée 2009.

Convoqué le 28 mai dernier dans la précipitation, leCTPMEN(2) a émis un avis favorable obtenu par les voix de la seuleparité administrative sur les projets de décrets statutaires concernantla formation et le recrutement des enseignants. Cela constitue unpassage en force sur ces projets et cela préjuge de l'incidence desauditions par les « groupes de travail » et la commissionMarois-Filâtre. Au sein de la FSU, le SNESUP, qui ne siège pas dans ceCTP, a oeuvré pour obtenir le boycott de la première réunion duCTPMEN(2) –re-convoqué le lendemain par l'administration sanscontrainte de quorum comme le prévoient les textes– et pour obtenir uneposition commune. Le SNESUP condamne l'ensemble de la méthode utiliséepar le gouvernement. Si le texte était appliqué en l'état, sesconséquences sur la formation et le recrutement des maîtres seraientdésastreuses tant pour la formation disciplinaire que professionnelledes futurs enseignants que l'avenir des élèves.

Pour fragiliser l'opposition à ses projets, legouvernement a instillé, dans les projets de décrets concernant lesstatuts des personnels, certains reculs tels que le maintien d'unmouvement national pour les certifiés et agrégés et des prérequisspécifiques pour le recrutement des enseignants d'EPS. Le SNESUPdénonce tout autant le saucissonnage de ce dossier, et le travailimposé dans l'urgence. Il dénonce cette méthode politicienne duministère, incompatible avec la réflexion à grande échelle quenécessite une réforme de cette ampleur ! Ces éléments ont pesé surcertains votes émis par les syndicats de la FSU (abstention sur lesstatuts d'agrégé et de certifié, refus de vote sur les catégoriesd'EPS) qui suscitent la réprobation de nombreux acteurs du mouvementdans les universités et les IUFM, au SNESUP, et font débat dans la FSU.Le SNESUP désapprouve ces votes. Il estime que la question de laconception du fédéralisme devra faire l'objet d'un débat approfondi àtous les niveaux de la FSU et notamment lors du prochain Congrès de laFSU de 2010. Le SNESUP, de son côté, rendra publique une contributionau débat préparatoire à l'issue d'une commission administrativenationale.

Le SNESUP porte une responsabilité singulière sur laquestion de la formation des enseignants. La réelle élévation desqualifications des enseignants de 1er et 2nd degrés, sous l'angle tantdisciplinaire que professionnel, passant par une formation reconnue parun master, est un mandat du SNESUP. Ces formations devront être conçueset mises en oeuvre par les universités fondées sur les compétencesavérées des UFR et des IUFM -dont le SNESUP dénonce la mise enextinction clairement actée dans les textes présentés au CTPM-. Lesanalyses sur le fond du SNESUP, en phase avec les universitaires etl'ensemble des formateurs, sur la complexité de la mise en oeuvre d'unetelle réforme, développées récemment lors de son audition par lacommission Marois-Filâtre sont renforcées par la décision desdifférentes conférences (CPU, CDIUFM, CDUS, CDUL, …) de suspendre enchaîne leur participation aux travaux de la commission Marois-Filâtresi le MEN persiste à maintenir les dispositifs permanents des décrets.

Le SNESUP rappelle qu'il s'est adressé le 26 Mai à laFSU « pour qu'elle construise une réponse commune et solidaire et pourqu'elle suspende sa participation aux groupes de travail ». Laprésentation au CTPMEN(2) des projets de décrets rend obsolète et caducl'ensemble des dispositifs ministériels de « concertation ». Le SNESUPdécide, dès ce mardi 2 Juin, de cesser sa participation aux différentesauditions (« groupes de travail », commission Marois-Filâtre) tant queles conditions d'une réelle remise à plat totale de la réforme de laformation et du recrutement ne seront pas réunies.

Compte tenu de l'ampleur et des enjeux que constitue la« mastérisation », le SNESUP exige la création d'une commissionthématique permanente issue du CNESER et du CSE(3), dotée du temps etdes moyens lui permettant de mener tous les débats nécessaires avecl'ensemble des organisations syndicales, notamment la FSU, et desacteurs concernés par la formation des enseignants. Il appelle àunifier les ripostes dans les CA, avec les sociétés savantes et lesdirecteurs d'UFR et d'IUFM. 

Prenant en compte ses propres mandats, la gravité de laréforme Darcos-Pécresse, les intérêts de toutes les catégories et lespoints de vue des syndicats concernés, la situation politique créée parles annonces massives de suppressions d'emplois dans la fonctionpublique et l'importance du mouvement d'opposition à cette réforme dela formation des enseignants qui s'est développé dans les universitéspendant les quatre derniers mois, le SNESUP travaillera à laconstruction d'une position commune de la FSU pour le CSFPE(1), du 12juin, en vote contre.

Le SNESUP appelle les universitaires à participernombreux à la Marche de tous les savoirs (Academic Pride) du 4 Juin, età y exprimer leur refus de voir mise en oeuvre entre autres cetteréforme de la formation des enseignants et de voir appliquées lessuppressions d'emplois prévues dans la fonction publique, quicondamneraient de nombreux jeunes à la précarité.

Adopté à l'unanimité par le bureau national du SNESUP du 2 juin 2009

(1) CSFPE : Conseil Supérieur de la Fonction Publiqued'Etat ; (2) CTPMEN : Comité Technique Paritaire Ministériel duMinistère de l'Education Nationale ; (3) CSE : Conseil Supérieur del'Education

Dernière minute : Suite àun voeu de la FSU, toutes les organisations syndicales ont quitté laséance de la section syndicale du CSFPE du 2 juin 2009 Numéro 124–2juin 2009