Questions de société
Mastérisation: le jury du Capes d'italien refuse de siéger (motion du 25/11/09)

Mastérisation: le jury du Capes d'italien refuse de siéger (motion du 25/11/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Rappel: Journées de mobilisation les 07, 10 et 15 décembre

MOTION du 25 novembre 2009

Le jury du Capes externe d'italien, qui l'année dernière a voté unemotion demandant l'abrogation de la mastérisation des concours, a prisconnaissance des propositions des 13 et 18 novembre 2009 des ministères del'éducation nationale et de l'enseignement supérieur sur la réforme desconcours de recrutement des enseignants. Il tient à exprimer ici l'analyse que luipermet de faire son expérience en matière de recrutement des Professeurs deLycées et Collèges.

Si le « caractère disciplinaire » des épreuvesd'admissibilité semble acquis, lesquelles, comme le demandaient les sociétéssavantes, « ne comporteront pas d'évaluations à caractère didactique oupédagogique, non pertinentes à ce stade », les autres propositionscontenues dans ledit document ne répondent pas aux attentes de notre jury.

Différentes organisations (syndicales, CDIUFM, etc.) ont déjàexprimé leur opposition au projet. Nous souhaitons, en tant que jury du Capesexterne, mettre plus particulièrement l'accent sur les points qui relèventdirectement de notre expertise, à savoir :

1.Le passage de 3 à 2épreuves d'admissibilité signifie, pour notre Capes de langue, un préjudiceconsidérable dans l'évaluation équitable de la double compétence, en françaiset en langue étrangère, des futurs professeurs de collèges et lycées. Rappelonstout d'abord qu'une première réduction du nombre des épreuves a déjà eu lieu,qui nous a contraints à réunir thème et version dans une même épreuve au nom del'équilibre entre les langues. Si l'épreuve de double traduction étaitmaintenue, dans quelle langue serait la seconde épreuve ? Quel que soit lechoix, il avantagerait les francophones ou les allophones et induirait degraves disparités entre les candidats. Aussi demandons-nous, au nom de ce principed'équité, le maintien de trois épreuves écrites pour les Capes externes delangue.

2.Il ne nous semble pascohérent d'affirmer tout à la fois que les épreuves d'admissibilité « necomporteront pas d'évaluations à caractère didactique ou pédagogique » et d'indiquerque « les programmes scolaires devront constituer l'univers de référencedes savoirs évalués ». L'expression même d'« univers deréférence » est suffisamment vague pour laisser place à de nombreusesinterprétations contradictoires. Nous souhaitons voir réaffirmé ici lecaractère disciplinaire du programme du Capes externe.

3.Le calendrier duconcours, enfin, ne nous paraît pas pouvoir correspondre à celui d'un concourspourvu d'un « programme ». En fixant au 1er décembre lesépreuves d'admissibilité, cela ne laisse guère plus de deux mois pour préparerles candidats à ce « programme ». L'argument qui consiste à laisserpenser que, de la sorte, « les étudiants qui le souhaitent pourront seprésenter la même année aux concours du premier et du second degré » nousparaît méconnaître totalement les motivations des candidats du Capes externequi, pour leur écrasante majorité, ne souhaitent aucunement devenir professeurdes écoles. Lorsque les candidats choisissent de préparer deux concours à la fois,il s'agit très naturellement du Capes et de l'Agrégation. Il nous paraît doncindispensable de placer les épreuves d'admissibilité du Capes externe enfin d'année universitaire (sans doute de M1 et non de M2 comme cela a étéproposé par les groupes techniques ad hoc).

Sans une évolution radicale des trois points évoqués qui tiennepleinement compte de notre analyse, le concours deviendrait inéquitable,incohérent et asynchrone, et ne saurait par conséquent répondre aux exigencesd'un concours d'État. De ce fait les membres sous-signés remettraient enquestion leur participation au jury à venir.

NPPV : 3

Motion adoptée àl'unanimité des votants : 21

Paris le 25 novembre2009